Fort de son redressement avec le Porsche Cayenne au début des années 2000, le constructeur de Stuttgart se met à diversifier sa gamme pour chercher de nouveaux clients. En 2009, Porsche présente sa première berline sportive luxueuse, la Panamera. Un nom tout trouvé qui fait référence à la célèbre course Carrera Panamericana où Porsche a tant brillé.
Sous cette
appellation se cache une structure entièrement développée par Porsche qui
permet à la Panamera de ne pas être une simple voiture luxueuse comme peut
l’être une Bentley Flying Spur, ni une simple berline sportive comme l’est une
BMW M5, mais quelque chose d’autre, avec un segment quasiment unique. Le
succès est au rendez-vous et Porsche signe pour une deuxième génération
présentée en 2016, qui revoit ses prestations à la hausse.
Au salon de l’automobile de Genève de 2017, la berline est rejointe par une nouvelle carrosserie inspirée du concept car Sport Turismo de 2012. Cette nouveauté reprend le nom du concept pour offrir un dérivé break à la Panamera. Attention, nous sommes chez Porsche et il n’est pas question d’un simple break carré familial. Ici aussi, la Panamera Sport Turismo se place sans grande concurrence avec son style de break de chasse sportif.
Le design a été complètement repensé à partir du montant central avec une ligne de toit rehaussée de 5 mm. Elle ne perd pas pour autant son dynamisme avec une ligne de toit fuyante et des épaulements bien marqués. La Panamera est imposante avec ses 5049 mm de long, 1937 mm de largeur et un empattement gigantesque de 2950 mm. Une voiture à la prestance unique qui attire les regards d’autant plus dans cette version du sommet de la gamme qui se pare d’une élégante teinte gris Dolomite aux reflets bleutés qui contrastent merveilleusement bien avec les nombreuses pièces en carbone (Pack carbone Sport Design et sortie d’air carbone) et les magnifiques jantes Sport Exclusive Design de 21 pouces ! Notre modèle d’après restylage de 2020 adopte les nouvelles signatures lumineuses qui lui donnent encore plus de prestance, surtout avec les PDLS+.
À l’arrière, le becquet – qui se déploie à 26 degrés
dès 170 km/h ou 90 km/h dans les modes sportifs - , le large diffuseur avec les
4 sorties d’échappement et le bandeau de feu dynamisent le style et évitent de
tomber dans la lourdeur typique des breaks. Le dessin est homogène,
renvoyant à la fois à l’esprit sportif mais également au côté luxueux et classe
qu’on attend d’une telle voiture. Un style qui peut diviser mais qui se
présente comme bien plus réussi qu’un Cayenne.
Entrer à l'intérieur d'une Panamera, c'est vivre une expérience luxueuse et raffinée où les matériaux nobles prennent place avec précision pour une qualité de fabrication hors pair. Notre exemplaire richement doté porte une magnifique sellerie tout cuir Club Brun Truffé qui se mélange à l'Alcantara du ciel de toit, à l'aluminium et au carbone des seuils de porte et de l'insert de la planche de bord. Le raffinement au toucher s'accompagne du raffinement à l'ouïe avec la Hi-Fi haut de gamme Burmester. On s'y sent parfaitement bien à l'intérieur avec une position de conduite à la Porsche, c'est-à-dire excellente grâce aux sièges 14 positions de série.
Cette génération a insufflé un vent de digitalisation avec l'apparition de boutons tactiles à retour haptique qui commandent les très nombreuses options de notre version (Assistance de changement de voie, Assistance parking avant/arrière avec caméra de recul et vue 360°, Porsche InnoDrive avec régulateur de vitesse adaptatif, sièges chauffants et ventilés, etc.) ainsi que l'écran central de 12,3 pouces fluide et fonctionnel. Derrière le volant, seul le compte-tours propose encore une vraie aiguille, tandis que de chaque côté se trouvent des écrans paramétrables selon vos humeurs.
La nouvelle ligne de toit et le très grand empattement
garantissent une excellente habitabilité pour les passagers arrière, qui
sont confortablement installés et disposent de leurs propres commandes de
ventilation. Malgré le fait que la Panamera ST soit homologuée pour 5 places,
la personne du milieu sera à l'étroit avec une assise moins confortable et
surtout le tunnel de transmission volumineux. C'est donc une excellente 4
places disposant d'un beau coffre de 425 litres !
Dès 2017, la nouvelle génération de Panamera a proposé au sommet de sa gamme une version hybride rechargeable inspirée de l’hypercar Porsche 918 Spyder. Oubliez l’hybride rechargeable ennuyeux, Porsche a l’habitude de ne pas faire comme tout le monde et présente ici une motorisation ultra performante. Le cœur du système est le V8 4.0 porté à 571 ch lors du restylage, qui s’associe ici à un moteur électrique de 136 ch et une batterie de 17,9 kWh (+25% lors du restylage), autorisant 51 km d’autonomie en tout électrique et une recharge à 100% en 2h30 sur une borne 7,4 kW.
Certes, le poids grimpe de +300 kg par rapport à une
Panamera thermique, avec 2440 kg, mais les performances annoncées sont
hallucinantes avec 700 ch et 870 Nm de couple en cumulé sur cette version
restylée, une V-Max de 315 km/h et un 0 à 100 km/h abattu en 3,2 s. Bluffant !
Une telle puissance dans une voiture aussi imposante et lourde pourrait laisser penser à un comportement routier assez désastreux, mais c’est méconnaître les ingénieurs de chez Porsche, qui ont des compétences dignes de la sorcellerie tant le comportement routier est royal.
Pour donner l'impression à son conducteur qu'il conduit une voiture plus petite, agile et précise, Porsche a déployé l’armada technologique :
- Contrôle de châssis sport avec vectorisation du couple
(PDCC Sport)
- Suspension pneumatique active à 3 chambres avec antiroulis
(PASM), permettant de relever la voiture jusqu’à +20 mm ou de l'abaisser à -28
mm à l'avant et -20 mm à l'arrière
- Roues arrière directrices avec inclinaison de 2.8°
- Transmission intégrale
- Freins en carbone-céramique (PCCB)
- Direction à pas variable
- Sport Chrono
Ajoutez à cela que la plupart de ces aides ont été encore
améliorées lors du restylage, et vous obtenez une usine technologique au
service de la performance, de la précision de conduite, mais également du
confort. À travers les nombreux modes de conduite, la Panamera montre ses
différents visages.
En zone urbaine dense comme à Toulouse ou sur voie rapide, la Panamera peut rouler en tout électrique jusqu’à 140 km/h dans un silence et une onctuosité propres aux voitures électriques. Quand la batterie n’a plus assez d’autonomie, la Panamera passe toute seule en mode hybride. On peut d’ailleurs forcer le système à conserver la charge (E-Hold), ou bien le forcer à charger avec le moteur thermique (E-Charge).
Avec le toit ouvrant ouvert et les bruits d’air contenus, accompagné d'un fond sonore jazzy qui émane des haut-parleurs Burmester, l'expérience est relaxante et digne du luxe. Les roues arrière directrices, qui tournent dans le sens contraire à basse vitesse, permettent de manœuvrer aisément dans la jungle urbaine.
Quand l’horizon se dégage et que le bitume commence à s'enrouler dans les vallons du Lauragais, j’enclenche le mode Sport ou Sport+ qui permet une recharge plus rapide de la batterie afin d’atteindre la puissance maximale grâce aux turbos électriques, à l’instar de la 918 Spyder. La voiture s’abaisse, le V8 se réveille sans jamais être trop ostentatoire, du moins à l’intérieur. Je mets la boîte de vitesses à double embrayage PDK 8 en mode manuel, je rétrograde et laisse les émotions se libérer avec le couple maximal disponible dès 1500 tr/min.
Le compteur de vitesse s’affole avec une poussée fulgurante qui vous colle au siège, avec un regain de puissance au milieu du compte-tours orchestré par le système électrique. Le V8 gronde de plus en plus fort jusqu’à atteindre les 6500 tr/min. Les rapports passent rapidement, même si l'on pourrait regretter que la PDK soit moins vive que dans une 911. Cette furie est encaissée parfaitement par les différents systèmes et s’arrête d’une manière nette et précise grâce aux freins en carbone-céramique très solides. Il faut dire qu’avec des disques de 420 mm et des étriers à 10 pistons à l’avant, et 410 mm avec étriers à 4 pistons à l’arrière, on n’en attendait pas moins. Là où certaines voitures de cette masse peinent, la Panamera excelle grâce au savoir-faire de Porsche en matière de freinage. Le ressenti est également très précis, avec un excellent mordant, et évite l’écueil des hybrides avec système de freinage régénératif, qui ont souvent une sensation de freinage initial mou.
À l’attaque d’une épingle, la direction à pas variable, qui a été revue, est très précise avec une excellente consistance typique des Porsche. La voiture bondit à la corde, bien aidée par un train avant solide et les roues directrices. La Sport Turismo ressort sans la moindre once de sous-virage ou même de survirage. Les grandes courbes sont avalées sans le moindre effort, avec les roues directrices qui tournent, cette fois-ci, dans le même sens.
Le système de contrôle de châssis Porsche 4D, qui analyse la route et synchronise tous les systèmes en quelques millisecondes, est comme un chef d’orchestre dans une symphonie à l’opéra de Vienne. Tout fonctionne à merveille pour vous insuffler un sentiment de parfaite maîtrise où la voiture réagit au doigt et à l’œil, sans inertie, avec une facilité déconcertante.
On se prend à enchaîner les petites routes sinueuses avec le
même amusement qu’une petite GTI dans une voiture de plus de 2 tonnes et 5
mètres de long. C’est grisant !
La Porsche Panamera Sport Turismo Turbo S E-Hybrid a autant d’atouts et de qualités que la longueur de son nom laisse présager. Confortable, luxueuse, sportive et dynamique, la Sport Turismo allie l’inconciliable pour offrir une expérience de conduite unique, capable de jouer le rôle de limousine devant les palaces les plus prestigieux tout en pouvant suivre une Porsche 911 sur une route de montagne, grâce à ses performances hors normes et son comportement routier efficace et direct. Avec l'annonce de la troisième génération de la Panamera, on sait que la version Sport Turismo ne sera pas reconduite. Cette déclinaison est donc un futur collector, d'autant plus dans cette version du sommet de la gamme, qui représente tout le condensé du savoir-faire Porsche, de la 911 à l’hypercar 918 Spyder.
Si vous cherchez une voiture familiale de caractère,
différente et ultra-performante, vous avez peut-être la réponse à votre
recherche. Cette année, le mythique nom Turbo fête ses 50 ans, c’est
donc l’occasion rêvée d’acquérir la familiale la plus évoluée de l’histoire de
Porsche portant le nom Turbo S !