Salon Epoquauto 2023 : une ode à la voiture ancienne

22.12.2023

Ces dernières années, l'intérêt pour les voitures anciennes n'a cessé de croître. Ce secteur connaît une expansion tant au niveau des affaires que des événements. Cependant, s'il existe un salon qui, depuis longtemps, met en valeur ce patrimoine roulant, c'est bien le Salon Epoqu’Auto. Lancé à Lyon en 1979 par une équipe de passionnés du Club des Amateurs d’Automobiles Anciennes, ce salon a considérablement évolué au fil des 44 dernières années pour devenir incontournable, rivalisant presque en nombre de visiteurs avec le célèbre salon Rétromobile. Avec une organisation entièrement animée par la passion, un parking réservé aux voitures anciennes et une grande diversité d'exposants, le Salon Epoqu’Auto s'est imposé comme la référence où la passion rime avec convivialité et partage. Cette année, de nouveaux records ont été établis avec 95 000 visiteurs (+12%) et 650 exposants. Cette édition riche en contenu invite à la découverte à travers notre tour d’horizon.

Ce salon met en lumière les clubs, les marchands, les fabricants, les créateurs et les artisans qui subliment l'automobile ancienne à leur manière. Dans ses nombreux stands, nous sommes partis à la découverte des anciennes BMW et les voitures d'exception ayant marqué l'histoire.

Du côté des clubs, l'incontournable BMW Club de France était présent avec une originale BMW 2002 GS Tuning "Warsteiner" sur son stand. Le club Horizon 2002 a également exposé une magnifique BMW 2002 Gr.2 ayant participé au Tour de Corse historique, ainsi qu'une BMW 528i E12 bien conservée.

En déambulant dans les allées, on pouvait admirer une superbe BMW M3 E30 sur le stand Youngtimer, la première M3 6 cylindres dans sa splendide teinte jaune Dakar, ou encore un duo de BMW de compétition composé d’une BMW M3 E30 Gr.A et d’une BMW 323i E21 Gr.2 aux couleurs du sponsor Fina. Du côté des ventes aux particuliers, une BMW 635 CSI, une BMW 2002 Touring ou encore une BMW 325iX E30, première quatre roues motrices de la marque, étaient disponibles, cette dernière ayant appartenu au Prince de Monaco.

Chaque année, le salon propose des expositions phares, et pour cette édition, ce sont Peugeot et Cadillac qui ont été à l’honneur.

Le lion montre ses crocs : exposition Peugeot

Peugeot a profondément marqué l'industrie automobile en tant que marque pionnière. L'exposition retrace non seulement l'évolution des automobiles Peugeot, mais également les exploits en compétition réalisés à partir des années 60. D'abord avec les Peugeot 404 et 504 engagées dans les difficiles rallyes africains, puis dans les grandes courses internationales avec les Peugeot 205 T16 et les Peugeot 405 T16 qui ont concouru en rallye et au Dakar. On pouvait contempler les deux voitures emblématiques ayant participé à la célèbre course de Pikes Peak et ayant marqué leur époque. La Peugeot 405 T16 Pikes Peak pilotée par Ari Vatanen est entrée dans la mémoire collective grâce à sa vidéo légendaire, plusieurs fois primée, où l'on découvre Ari réalisant son célèbre geste, cachant le soleil avec son bras, bravant la piste encore en terre avec une seule main sur le volant. Un mythe, tout comme la Peugeot 208 T16 qui a battu le record de la course en 2013 avec Sébastien Loeb aux commandes.

En ce qui concerne les véhicules de route, on pouvait admirer les très rares Peugeot Darl’Mat, des voitures aux performances améliorées par un concessionnaire parisien de l’époque, sublimées par Georges Paulin et le carrossier Pourtout. La Peugeot 402 Darl’Mat est sans doute la plus désirable et la plus emblématique, mais la Peugeot 203 Darl’Mat ne laisse pas indifférent, demeurant une pièce d'exception, d'autant plus en version cabriolet, l'unique exemplaire survivant ! Autre rareté issue de l'initiative de Georges Paulin, la Peugeot 401 Eclipse, premier coupé cabriolet de série de l’histoire.

Hommage aux voitures américaines : l’exposition Cadillac

Poursuivons la visite avec un nom français pour une marque bien américaine, Cadillac. Une superbe rétrospective des Cadillac Eldorado était présentée, mettant en avant quelques modèles emblématiques, notamment une rarissime Cadillac V16 qui suscite l'admiration avec ses 16 cylindres. À noter également la présence de la Cadillac Serie 62 de 1953 ayant appartenu à Johnny Halliday. Cette Cadillac a été modifiée par une grande figure du custom, Boyd Coddington. Sous son capot, le moteur d’origine a été remplacé par un moteur de Corvette 502.

La visite se poursuit et chaque recoin réserve son lot de surprises : une superbe Porsche 911 RWB pour les amateurs de carrosseries élargies, la nouvelle Aston Martin DB12 entourée de pièces de collection telles qu’une DB2, la première à arborer les initiales de David Brown dans sa nomenclature, ainsi qu'une DBS de première génération. Les voitures anglaises côtoient les italiennes avec sur le stand de Peter Auto, deux Ferrari remarquables : une Ferrari 308 Gr. IV Facetti de 1978 ayant participé à de nombreuses éditions du Tour Auto, et une rarissime Ferrari 212 Inter Touring de 1951. Il s’agit de la première Ferrari carrossée par Touring selon la méthode Superleggera (lire l'histoire d'une oeuvre, Aston Martin DBS Superlegerra), et l'un des trois exemplaires produits. Oui, Ferrari n’était alors qu’une marque très jeune !

La carrosserie automobile française : le style avant tout

Le salon met en valeur la belle époque des carrossiers à travers des pièces d'exception, comme l'un des rares exemplaires du Citroën DS Coupé Chapron, surnommé “ Le Dandy ”. Chapron a laissé son empreinte sur de nombreuses Citroën, mais la DS demeure son œuvre la plus mémorable, avec de nombreuses variantes. Moins de 50 exemplaires du coupé “ Le Dandy ” ont été fabriqués. Chapron nous rappelle ainsi les années glorieuses de la carrosserie française qui rayonnait dans l’entre deux guerres. Les Talbot figuraient parmi celles qui illuminaient la France dans le monde du luxe. De magnifiques spécimens étaient présents, dont deux rares et très convoitées Talbot-Lago T150-C SS Figoni & Falashi. Ces “ gouttes d'eau ” représentent la quintessence d'une époque riche et créative, avec seulement 25 exemplaires produits. On retrouve également l'une des dernières Talbot de course, la T26C de Louis Rosier, qui a terminé 4ème au classement général du premier championnat du monde de F1 en 1950. Rosier a notamment remporté le Grand Prix d’Albi à son volant. L'exposition se conclut avec la dernière Talbot-Lago de l'histoire, l’America, qui a utilisé un V8 BMW sur ses premiers exemplaires.

Il serait difficile de passer à côté de la rétrospective sur François Cevert sur le stand ELF et de ne pas remarquer l'incroyable Matra Sport 650, avec son V12 délivrant une mélodie inimitable, peut-être la plus belle pour un V12.

Un salon animé : le parking des visiteurs

L'un des points forts de ce salon réside dans son parking réservé aux visiteurs, permettant aux passionnés d'exposer leurs voitures anciennes. Malgré un temps très automnal, le parking était bien rempli et regorgeait de merveilles automobiles d'un autre temps.

Les propriétaires de BMW anciennes étaient particulièrement représentés. Des modèles tels que les E30, E36, E12, E28, E23, E34, non, nous ne jouions pas à une bataille navale, mais pratiquement toute la gamme des années 80-90 était présente, mettant en avant deux magnifiques BMW M3 E30 et une superbe BMW M3 E46 Jaune Phoenix. Nous ne pouvons pas oublier les deux coupés BMW les plus atypiques de l’histoire stationnés côte à côte : alors, plutôt Z3 coupé ou Z4 coupé ?

Les légendes sportives d'antan, telles que cette Renault 5 Turbo 2, se mêlaient aux icônes contemporaines, à l'instar de cette Porsche 911 GT3 RS qui a d'ailleurs participé à notre dernière Pelras Driving Experience, comme en témoigne fièrement son macaron sur le pare-brise.

Au début des années 1990, il était possible de constituer un garage entièrement composé de V8 Ferrari. La Lancia Thema 8.32 permettait de goûter aux plaisirs de cette mécanique noble en famille, tandis que la Ferrari 348 pouvait être appréciée lors de balades le week-end sur de belles routes départementales. Une Ferrari 512 TR était également présente, accompagnée de ses descendantes lointaines : l'intemporelle Ferrari 599 GTB et la somptueuse Ferrari 812 Superfast (voir annonce Ferrari 812 Superfast).

Ce tour du parking se termine par un festival de couleurs sur des Porsche 911 refroidies par air : préférez-vous le bleu électrique, l’orange, l'aubergine ou le bleu turquoise pour mettre en valeur les courbes de cette ligne inimitable ?

Nous n'avons pas pu tout montrer, mais l'objectif était de vous donner envie de découvrir, si ce n'est déjà fait, cet événement passionnant qui plaira à tous. Epoqu’Auto est sur la bonne voie et peut-être qu'un jour, vous aurez l'opportunité de découvrir un stand Pelras LEGEND.

Photos et texte par Donatien Le Clainche

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