Ces dernières années, l'intérêt pour les voitures anciennes n'a cessé de croître. Ce secteur connaît une expansion tant au niveau des affaires que des événements. Cependant, s'il existe un salon qui, depuis longtemps, met en valeur ce patrimoine roulant, c'est bien le Salon Epoqu’Auto. Lancé à Lyon en 1979 par une équipe de passionnés du Club des Amateurs d’Automobiles Anciennes, ce salon a considérablement évolué au fil des 44 dernières années pour devenir incontournable, rivalisant presque en nombre de visiteurs avec le célèbre salon Rétromobile. Avec une organisation entièrement animée par la passion, un parking réservé aux voitures anciennes et une grande diversité d'exposants, le Salon Epoqu’Auto s'est imposé comme la référence où la passion rime avec convivialité et partage. Cette année, de nouveaux records ont été établis avec 95 000 visiteurs (+12%) et 650 exposants. Cette édition riche en contenu invite à la découverte à travers notre tour d’horizon.
Ce salon met en lumière les clubs, les marchands, les fabricants, les créateurs et les artisans qui subliment l'automobile ancienne à leur manière. Dans ses nombreux stands, nous sommes partis à la découverte des anciennes BMW et les voitures d'exception ayant marqué l'histoire.
Du côté des clubs, l'incontournable BMW Club de France était
présent avec une originale BMW 2002 GS Tuning "Warsteiner" sur son
stand. Le club Horizon 2002 a également exposé une magnifique BMW 2002 Gr.2
ayant participé au Tour de Corse historique, ainsi qu'une BMW 528i E12 bien
conservée.
En déambulant dans les allées, on pouvait admirer une superbe BMW M3 E30 sur le stand Youngtimer, la première M3 6 cylindres dans sa splendide teinte jaune Dakar, ou encore un duo de BMW de compétition composé d’une BMW M3 E30 Gr.A et d’une BMW 323i E21 Gr.2 aux couleurs du sponsor Fina. Du côté des ventes aux particuliers, une BMW 635 CSI, une BMW 2002 Touring ou encore une BMW 325iX E30, première quatre roues motrices de la marque, étaient disponibles, cette dernière ayant appartenu au Prince de Monaco.
Chaque année, le salon propose des expositions phares, et
pour cette édition, ce sont Peugeot et Cadillac qui ont été à l’honneur.
Peugeot a profondément marqué l'industrie automobile en tant
que marque pionnière. L'exposition retrace non seulement l'évolution des
automobiles Peugeot, mais également les exploits en compétition réalisés à
partir des années 60. D'abord avec les Peugeot 404 et 504 engagées dans les
difficiles rallyes africains, puis dans les grandes courses internationales
avec les Peugeot 205 T16 et les Peugeot 405 T16 qui ont concouru en rallye et
au Dakar. On pouvait contempler les deux voitures emblématiques ayant participé
à la célèbre course de Pikes Peak et ayant marqué leur époque. La Peugeot 405
T16 Pikes Peak pilotée par Ari Vatanen est entrée dans la mémoire collective
grâce à sa vidéo légendaire, plusieurs fois primée, où l'on découvre Ari
réalisant son célèbre geste, cachant le soleil avec son bras, bravant la piste
encore en terre avec une seule main sur le volant. Un mythe, tout comme la
Peugeot 208 T16 qui a battu le record de la course en 2013 avec Sébastien Loeb
aux commandes.
En ce qui concerne les véhicules de route, on pouvait
admirer les très rares Peugeot Darl’Mat, des voitures aux performances
améliorées par un concessionnaire parisien de l’époque, sublimées par Georges
Paulin et le carrossier Pourtout. La Peugeot 402 Darl’Mat est sans doute la
plus désirable et la plus emblématique, mais la Peugeot 203 Darl’Mat ne laisse
pas indifférent, demeurant une pièce d'exception, d'autant plus en version
cabriolet, l'unique exemplaire survivant ! Autre rareté issue de l'initiative de
Georges Paulin, la Peugeot 401 Eclipse, premier coupé cabriolet de série de
l’histoire.
Poursuivons la visite avec un nom français pour une marque
bien américaine, Cadillac. Une superbe rétrospective des Cadillac Eldorado
était présentée, mettant en avant quelques modèles emblématiques, notamment une
rarissime Cadillac V16 qui suscite l'admiration avec ses 16 cylindres. À noter
également la présence de la Cadillac Serie 62 de 1953 ayant appartenu à Johnny
Halliday. Cette Cadillac a été modifiée par une grande figure du custom, Boyd
Coddington. Sous son capot, le moteur d’origine a été remplacé par un moteur de
Corvette 502.
La visite se poursuit et chaque recoin réserve son lot de
surprises : une superbe Porsche 911 RWB pour les amateurs de carrosseries
élargies, la nouvelle Aston Martin DB12 entourée de pièces de collection telles
qu’une DB2, la première à arborer les initiales de David Brown dans sa
nomenclature, ainsi qu'une DBS de première génération. Les voitures anglaises
côtoient les italiennes avec sur le stand de Peter Auto, deux Ferrari
remarquables : une Ferrari 308 Gr. IV Facetti de 1978 ayant participé à de
nombreuses éditions du Tour Auto, et une rarissime Ferrari 212 Inter Touring de
1951. Il s’agit de la première Ferrari carrossée par Touring selon la méthode
Superleggera (lire l'histoire d'une oeuvre, Aston Martin DBS Superlegerra), et l'un des trois exemplaires produits. Oui,
Ferrari n’était alors qu’une marque très jeune !
Le salon met en valeur la belle époque des carrossiers à
travers des pièces d'exception, comme l'un des rares exemplaires du Citroën DS
Coupé Chapron, surnommé “ Le Dandy ”. Chapron a laissé son empreinte sur de
nombreuses Citroën, mais la DS demeure son œuvre la plus mémorable, avec de
nombreuses variantes. Moins de 50 exemplaires du coupé “ Le Dandy ” ont été
fabriqués. Chapron nous rappelle ainsi les années glorieuses de la carrosserie
française qui rayonnait dans l’entre deux guerres. Les Talbot figuraient parmi
celles qui illuminaient la France dans le monde du luxe. De magnifiques
spécimens étaient présents, dont deux rares et très convoitées Talbot-Lago
T150-C SS Figoni & Falashi. Ces “ gouttes d'eau ” représentent la
quintessence d'une époque riche et créative, avec seulement 25 exemplaires
produits. On retrouve également l'une des dernières Talbot de course, la T26C
de Louis Rosier, qui a terminé 4ème au classement général du premier
championnat du monde de F1 en 1950. Rosier a notamment remporté le Grand Prix
d’Albi à son volant. L'exposition se conclut avec la dernière Talbot-Lago de
l'histoire, l’America, qui a utilisé un V8 BMW sur ses premiers exemplaires.
Il serait difficile de passer à côté de la rétrospective sur
François Cevert sur le stand ELF et de ne pas remarquer l'incroyable Matra
Sport 650, avec son V12 délivrant une mélodie inimitable, peut-être la plus
belle pour un V12.
L'un des points forts de ce salon réside dans son parking
réservé aux visiteurs, permettant aux passionnés d'exposer leurs voitures
anciennes. Malgré un temps très automnal, le parking était bien rempli et
regorgeait de merveilles automobiles d'un autre temps.
Les propriétaires de BMW anciennes étaient particulièrement
représentés. Des modèles tels que les E30, E36, E12, E28, E23, E34, non, nous
ne jouions pas à une bataille navale, mais pratiquement toute la gamme des
années 80-90 était présente, mettant en avant deux magnifiques BMW M3 E30 et
une superbe BMW M3 E46 Jaune Phoenix. Nous ne pouvons pas oublier les deux
coupés BMW les plus atypiques de l’histoire stationnés côte à côte : alors,
plutôt Z3 coupé ou Z4 coupé ?
Les légendes sportives d'antan, telles que cette Renault 5
Turbo 2, se mêlaient aux icônes contemporaines, à l'instar de cette Porsche 911
GT3 RS qui a d'ailleurs participé à notre dernière Pelras Driving Experience,
comme en témoigne fièrement son macaron sur le pare-brise.
Au début des années 1990, il était possible de constituer un
garage entièrement composé de V8 Ferrari. La Lancia Thema 8.32 permettait de
goûter aux plaisirs de cette mécanique noble en famille, tandis que la Ferrari
348 pouvait être appréciée lors de balades le week-end sur de belles routes
départementales. Une Ferrari 512 TR était également présente, accompagnée de
ses descendantes lointaines : l'intemporelle Ferrari 599 GTB et la somptueuse
Ferrari 812 Superfast (voir annonce Ferrari 812 Superfast).
Ce tour du parking se termine par un festival de couleurs
sur des Porsche 911 refroidies par air : préférez-vous le bleu électrique, l’orange,
l'aubergine ou le bleu turquoise pour mettre en valeur les courbes de cette
ligne inimitable ?
Nous n'avons pas pu tout montrer, mais l'objectif était de
vous donner envie de découvrir, si ce n'est déjà fait, cet événement
passionnant qui plaira à tous. Epoqu’Auto est sur la bonne voie et peut-être
qu'un jour, vous aurez l'opportunité de découvrir un stand Pelras LEGEND.
Photos et texte par Donatien Le Clainche