BMW et le Mans Classic : une histoire d'héritage

21.07.2022

Depuis 2002, le Mans Classic organisé par Peter Auto et l’ACO vient cultiver les grandes heures de la plus mythique course au monde. Un événement exceptionnel témoin d’un héritage en sport automobile et d’une passion pour la compétition.

Un événement qui a su rapidement devenir un incontournable du calendrier automobile. Là où le sport et la passion règnent, BMW n’est jamais très loin. Fêtant cette année les 50 ans de sa division Motorsport, BMW montre plus que jamais que son histoire est indissociable du sport automobile et donc des 24h du Mans. Il n’est donc pas étonnant de retrouver BMW comme partenaire majeur du Mans Classic pour la  7ème édition consécutive. 

À vos marques, prêts, partez

Cette dixième édition était attendue de tous après 4 ans d’absence à cause de la COVID-19. Le public était sous ébullition, impatient de retrouver ce qui fait l’essence du Mans Classic. Les chiffres parlent d’eux même avec plus de 200 000 spectateurs. Un record pour une ode à la voiture ancienne. Pendant trois jours, on respire, on pense et on vit dans le passé. Il n’y a qu’à voir du côté des navettes utilisées par les pilotes et les spectateurs. On a le droit à des balais de Combi, 2CV, Méhari, Jeep de la Seconde Guerre mondiale et autres autocars d’une époque révolue. Une ambiance inimitable qui s’apprécie de jour comme de nuit.

Le Mans c’est surtout un vaste festival de la voiture, d’abord ancienne mais aussi moderne. Dans les paddocks, 750 voitures réparties sur 10 plateaux attendent de faire rugir leurs moteurs et décrocher le meilleur temps parmi les 22 courses du weekend.

Un premier arrêt qui permet de découvrir les plus belles voitures de compétition qui ont un jour, déjà connu la ligne droite des Hunaudières. Un panel de voitures qui permet de retracer l’ensemble de l’histoire classique de BMW en compétition. 

BMW et les 24h du Mans, une histoire passionnante

L’histoire Mancelle débute en 1937 pour BMW avec son premier engagement. L’icône de l’époque s’appelle 328. Avec son design futuriste et son 6 cylindres 1 971 cm3 de 80 ch, elle va très vite écrire les lettres de noblesse de BMW en compétition. En 1939, c’est le sacre avec trois voitures engagées qui ont chacune fini le tour d’horloge avec à la clé une victoire en catégorie 2 litres. 83 ans plus tard, cinq de ces merveilles étaient engagées dans le plateau 1.

Quel plaisir pour les yeux et les oreilles de voir des voitures qui sont aujourd’hui plus habituées au musée qu’au circuit. 

La suite de l’histoire, s’écrit plusieurs décennies plus tard au moment de la création du département Motorsport. La petite équipe de ce jeune département va créer un modèle qui fera date. La variante compétition des 3.0 CS et CSI, la 3.0 CSL, marque les esprits et symbolise le retour de BMW au Mans au début des années 1970. Avec quatre victoires dans sa catégorie, elle reste la BMW la plus titrée au Mans.

En parallèle, un certain Daniel Brillat a engagé en 1975 une 2002 ti entièrement revue par Max Heidegger. Ce préparateur et concessionnaire BMW au Liechtenstein a fait sa réputation avec des préparations de 2002. Il achète à la demande du pilote français, à BMW, un proto de 2002 à moteur F2 qu’il modifie pour les spécificités de la course. En 1975, c’est le sacre et la petite 2002 ti gagne dans sa catégorie devant les 3.0 CSL qui ont abandonné.

Cette même année, voit apparaître la très célèbre tendance des "Art Car" à l’initiative du commissaire-priseur et gentleman driver Hervé Poulain. Alexander Calder, Franck Stella, Roy Lichtenshtein et Andy Warhol ont tous apporté leurs visions de l’art et de l’automobile. Deux 3.0 CSL vont se prêter au jeu avant la nouvelle BMW 320 Groupe 5 en 1977. Cette dernière sera d'ailleurs conçue en seulement 12 semaines grâce à l'utilisation d'un moteur déjà existant, le 4 cylindres M12 utilisé en F2.

L’année 1977 restera la seule participation officielle de la 320 Groupe 5 au Mans avant d'être remplacé en 1979 par la mythique M1 Procar décorée par Andy Warhol. La première voiture à porter le badge M, était très bien représentée cette année à l’occasion du cinquantenaire. Pas moins de cinq M1 bataillaient sur la piste dont quatre Procar et une très rare Groupe 5. En effet, une fois l'accord pour l'homologation en Groupe 5 obtenu, BMW a revu ses priorités avec son engagement en F1. Seulement deux exemplaires de M1 Groupe 5 seront construits et engagés officiellement en 1981. L’un d’eux, est cet exemplaire aux couleurs du magazine VSD qui a couru à l'époque entre les mains de Bernard Darniche.

Un spectacle incroyable à la fois auditif et visuel avec leurs livrées iconiques. Comment ne pas craquer pour la M1 aux couleurs de Motorsport. 

La transmission d’un héritage

Les enfants ont aussi pu goûter aux joies du pilotage et se prendre pour un pilote le temps d’un instant. Le charme du Mans opère avec l’événement Little Big Mans qui aligne dans la voie des stands, plus de 90 voiturettes thermiques ou électriques reproduisant les légendes du Mans. Les heureux chanceux avaient l’opportunité de réaliser un départ façon “ Le Mans ” avant de faire la course jusqu’au Dunlop. Une bonne ambiance assurée et un rêve éveillé pour tous. Qui n’a jamais voulu, à un âge où on ne peut pas toucher les pédales, de pouvoir se prendre comme Fritz Hans Wenscher au volant d’une BMW 328, sur le circuit le plus prestigieux au monde ?

Une place de choix

L’histoire de BMW au Mans continue quelques années plus tard, mais les dernières représentantes n’étaient pas de la partie. Pas de panique, les fans de la marque à l’hélice pouvaient en prendre plein les yeux, du côté du village avec le stand BMW qui faisait le lien entre passé et futur en présentant, sous la forme d'un drapeau tricolore les dernières M240i xDrive et i4 M50 au côté de la mythique M1 en version route cette fois-ci. J’ai presque eu une overdose de M1 pour cette édition. Bien sûr, c’est de l’humour, on ne se lasse pas de voir et de revoir cette légende.

Au centre, tel un jouet pour enfant, était présenté la toute dernière M qui est aussi la toute première de son genre : la BMW M3 Touring. Quand allier famille et plaisir de conduire est possible dans un style à tomber par terre.

Non loin de ce stand, la boutique officielle BMW lifestyle permettait de s’offrir tous les derniers jouets, objets et vêtements pour le plus grand bonheur de tous.

L'atout des clubs

Le shoping terminé, il était temps de prendre l’une des navettes en direction de la partie club au centre du circuit. L’une des forces de cet événement réside dans ces clubs, officiels ou non qui convient leurs adhérents à se réunir pour cette grande fête de l’automobile. Ici, pas de distinction d’âge, toutes les voitures sont bienvenues, de la dernière supercar à l’antique voiture familiale. L’ambiance est conviviale et la diversité dévisse la tête. Il suffit de lire un chiffre, 8000. C’est le nombre de voitures club. Incroyable, les pieds s’en souviennent encore tant le circuit est vaste. 

On retrouvait bien entendu le BMW club de France qui présentait plus de 150 BMW. Un véritable showroom à ciel ouvert. Certains adhérents qui avaient pris l’option ont pu toucher de près au mythe des 24h du Mans en effectuant une parade le dimanche midi. L’occasion de sortir aussi l’ensemble des nouvelles M3 et M4 aux multiples couleurs Individual.

C’est sur ce défilé que s’achève la 10ème édition du Mans Classic avec de nombreux souvenirs en tête et tant d’histoires à raconter. À n’en pas douter, BMW s’accroche à son patrimoine et à son histoire en fédérant de nombreux passionnés. Un prochain chapitre va s’ouvrir avec le retour dans la catégorie reine en 2024. On a hâte ! 

Texte et photos par Donatien Le Clainche

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