Essai BMW i8 Roadster, à la découverte d'un concept car électrisant

23.02.2022

L’innovation, l’ADN de BMW

2009,  le Concept Vision Efficient Dynamics fait sensation en annonçant la vision du futur de la voiture sportive selon BMW. L’objectif est clair, il s’agit d’associer le plaisir de conduire avec le développement durable. Pour marquer le coup et poser la première pierre à l’édifice, il fallait une voiture image qui marque les esprits. Du concept, débouche la BMW i8 en 2014 qui reprend son leitmotiv, avoir toutes les sensations d’une voiture de sport avec une consommation d’essence digne d’une citadine.  Les ingénieurs ont travaillé d’arrachepied pour concevoir une auto innovante en tout point, comme l’a toujours été le constructeur.

Le premier axe pour abaisser la consommation, a été d’opter pour une motorisation hybride rechargeable, la première du genre sur une BMW. Elle associe un moteur thermique 3 cylindres 1.5 L turbocompressé de 231 ch, à un électromoteur sur le train avant de 143 ch, couplé à une batterie de 11.6 kWh (374 ch cumulés à partir de 2017).

Si cette motorisation se révèle efficiente, elle le serait moins sans une masse contenue et c’est ici, que rentre en jeu les merveilles de l’ingénierie. Le poids supplémentaire induit par les batteries, a conduit les concepteurs à mener une large réflexion sur l’allégement des masses. Exit, l’acier, place à une coque en carbone fabriquée en série à l’usine américaine de Moses Lake qui repose sur un cadre en aluminium. Le reste de la voiture est produit en Allemagne à Leipzig, avec de l’énergie 100% renouvelable et des matériaux à 95% recyclables. Pour chaque pièce, la légèreté a été optimisée, comme à l’intérieur, avec des cuirs plus légers ou encore les spectaculaires portes en élytre mêlant thermoplastique, carbone et aluminium.

Light is right comme disait un certain Colin Chapman. La conception avec un moteur thermique central arrière, permet d’avoir un centre de gravité très bas et une excellente répartition des masses (49/51). L’autre botte secrète réside dans son design, tout droit sorti du futur avec des lignes sculptées par le vent dans un souci d’efficience aérodynamique. Un véritable bijou de technologie qui dévisse les têtes à son passage. À l’intérieur, l’aspect spectaculaire est un peu en retrait avec un intérieur typique BMW, tourné vers le conducteur mais qui dégage une impression d’espace, mais aussi de luxe, lorsqu’il se dote de matériaux nobles tels que le carbone ou la céramique.

C’est en 2018, que la recette a été appliquée à la version roadster de l’i8 qui troque ses deux places arrière pour contenir une capote en toile, accentuant le côté exclusif de la voiture. 

Tout ce travail a été réalisé au service de la performance et de la sobriété énergétique. Le poids maintenu à 1595 Kg (1485 kg pour le coupé), permet des accélérations pêchues (0 à 100 km/h en 4.6 s) bien aidées par une boîte de vitesses à six rapports souple et rapide en conduite sportive. La combinaison des deux moteurs, permet d’avoir une transmission intégrale intelligente qui va actionner chacune des roues en fonction de l’adhérence disponible. En entrée de courbe, seules les roues arrière sont motrices permettant de plonger plus rapidement à l’intérieur du virage et de garantir l’ADN BMW. En sortie de courbe, les deux motorisations entrent en jeu pour devenir une quatre roues motrices permettant de réaccélérer plus fort sans arrière-pensée. Attention, donc à ne pas réaccélérer trop tôt sous peine de sous-virer. En l’état, la transmission est un régal d’efficacité qui ne gâche pas pour autant l’agilité avec un train arrière mobile juste comme il faut. L’expertise de BMW sur les liaisons au sol se fait sentir avec un comportement très sain, même en ESP off, surtout avec le mode Sport qui rend la direction plus directe et communicative, ainsi que les réglages de la suspension plus fermes. La faible largeur des pneus, voulue pour réduire le frottement et donc la consommation, ajoute un peu de fun dans le comportement avec une adhérence latérale réduite à la limite.  

Les trois modes de conduite présents (Eco Pro, Confort et Sport) donnent une voiture à la carte  susceptible de parcourir les centres urbains et les futures ZFE en mode 100% électrique sur 50 km environ à 120 km/h maximum, de voyager dans le confort et le silence, ou d’attaquer les départementales lors d’une sortie entre passionnés. Une voiture aux trois visages qui ne se révèle jamais inconfortable.

Etonnamment, le 3 cylindres qui a été décrié à son lancement, mais qui s’accorde parfaitement au concept recherché, devient sonore qu’en mode Sport et émet un son mêlant des notes des 4 et 6 cylindres maison avec quelques pétarades. Le son moteur n’est donc pas déplaisant et le Roadster permet d’en profiter tout le temps, même lorsqu’il pleut, avec la vitre arrière qui s’abaisse indépendamment.

Le freinage est honorable pour l’usage de la voiture avec un manque de feeling à l’attaque, surement dû au système de récupération d’énergie qui permet de recharger partiellement les batteries. A contrario ce système permet d’accentuer le frein moteur, ce qui est toujours intéressant en conduite souple comme en conduite rapide. 

À avoir absolument

La BMW i8 fait donc partie de ces OVNI roulants qui sont difficilement classables, mais qu’il faut absolument avoir dans sa collection. Fidèle à sa philosophie écoresponsable de la production à l’utilisation, elle marque son époque avec son design avant-gardiste et a parfaitement sa place dans le panthéon automobile de la voiture de sport à côté d’une 911 GT3 et d’une GT Aston Martin (lire : Histoire d'une œuvre, l'Aston Martin DBS Superlegerra). Un concept unique en son genre qui s’apprécie encore plus en cabriolet. N’attendez plus !

Texte et photos par Donatien Le Clainche

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