À l’occasion du Tour Auto, dont BMW est partenaire
majeur, nous avons sorti une icône de l’automobile sportive pour nous rendre
à Nogaro avec le club BMW Midi-Pyrénées. La BMW M5 est une véritable
institution dans le monde des berlines sportives. Après tant d’années et de
générations, nous vous proposons de découvrir la dernière BMW M5 100 % thermique
de l’histoire. Est-elle la meilleure génération ?
Remontons quelque peu le temps. Nous sommes en 1985, les
chocs pétroliers ont laissé place à une nouvelle période de renouveau où la
course à la puissance et à la vitesse a pris un nouveau tournant. L’automobile
se dote de nouvelles légendes qui font toujours parler d’elles. De l’autre
côté du Rhin, BMW, qui a lancé officiellement sa branche sportive Motorsport en
1974, réfléchit à développer une gamme à part entière. Après le projet
passionnant mais trop coûteux de la BMW M1, première ///M de l’histoire,
le constructeur décide de s’attaquer aux modèles déjà existants. Les ingénieurs
jettent leur dévolu sur la BMW Série 5 E28, qui brille déjà par son côté
luxueux, dynamique et performant avec la M535i. La base est bonne et, en
1985, la première BMW M5 de l’histoire est présentée. Avec son six
cylindres en ligne dérivé de la M1 et son comportement routier joueur, la M5
établit de nouveaux codes et crée le segment des grandes berlines sportives
capables de rivaliser avec les meilleures sportives. Un segment qui sera
rejoint quelques années plus tard par la Mercedes E 500, que nous avons déjà
essayée ici.
Une véritable icône qui a trouvé sa place dans la gamme en
évoluant à de nombreuses reprises pour conserver son statut. La BMW M5 E34
sera la dernière à proposer un six cylindres, avant d’être remplacée par le
V8 de la M5 E39, qui visait à séduire le marché américain. Au début des années
2000, l’engagement de BMW en F1 donne naissance à la BMW M5 E60, dotée d’un
incroyable V10 à la sonorité remarquable. Sur la M5 F10, l’heure est au
downsizing avec le retour d’un V8, cette fois-ci suralimenté. Les puissances
sont en hausse, le comportement routier est toujours aussi exaltant, alors
c’est avec impatience que les aficionados de la marque ont dû attendre le Salon
de Francfort de 2017 pour découvrir la nouvelle BMW M5, génération F90, qui
évolue encore une fois.
Esthétiquement, la M5 F90 ne déroute pas. On retrouve les
codes traditionnels avec un pare-chocs avant aux prises d’air généreuses,
des ailes galbées et un diffuseur spécifique incluant les quatre sorties
d’échappement. Cette génération est à la fois belle et sportive. Elle a
sa place aussi bien devant un hôtel de luxe que dans les paddocks d’un circuit.
Notre exemplaire, doté de la belle teinte Snapper Rocks Blue, nous
transporte au bord de l’eau, sur le boulevard Ocean Drive de Miami, bien connu
pour ses couleurs vives et ses nombreuses voitures de sport.
À l’intérieur, pas de révolution non plus, avec toujours plus de confort et de nouvelles technologies pour transporter dignement les passagers à vitesse supersonique : HiFi Harman Kardon, affichage tête haute, Park Assist, climatisation automatique à 4 zones, connectivité avancée avec recharge sans fil, écran de 10,25’’ et limiteur/régulateur de vitesse.
On remarque l’apparition de deux boutons M rouges sur le
volant, permettant de paramétrer des modes personnels et sportifs avec les
nombreux réglages qu’offre la nouvelle transmission. Car, oui, si à l’extérieur
le changement est dans la continuité, dessous, c’est la révolution.
La BMW M5 inaugure la nouvelle transmission M xDrive,
qui transmet la puissance aux quatre roues tout en favorisant la propulsion. Un
choix dicté par certains marchés, comme la Suisse, où il était devenu très
difficile de juguler la puissance de plus en plus élevée sous des conditions
climatiques délicates. Une M5 qui n’est pas en propulsion, sacrilège, vous me
direz ? Rassurez-vous, les ingénieurs Motorsport sont de vrais passionnés. Ils
ont gardé la possibilité de revenir en 100 % propulsion dans les menus,
avec la seule contrainte de désactiver l’ensemble des aides. Il n’y a que vous
et la machine. Preuve en est, elle a battu en son temps le record du plus long
drift avec une distance de 374,17 km.
Cette nouvelle transmission accompagne toujours l’excellent V8 4.4 Biturbo de 600 ch et 750 Nm de couple, qui offre des accélérations phénoménales sans perte d’adhérence. Le 0 à 100 km/h est réalisé en 3,4 s, la barre des 200 km/h en 11,1 s, et si vous attendez encore quelques secondes, vous atteignez finalement les 305 km/h. Des performances exceptionnelles dignes d’une vraie sportive dans une voiture de près de 5 m de long et de 2 tonnes, avec un coffre de 530 l. L’ADN est préservé.
Pour accompagner cette montée en puissance, l’ancienne boîte
à double embrayage DKG laisse place à une boîte classique à convertisseur de
couple ZF8, baptisée M Steptronic, qui fonctionne parfaitement et permet de
choisir entre trois modes de fonctionnement plus ou moins sportifs avec la
fonctionnalité Drivelogic.
Dans les modes les plus confortables, l’impression de conduire une simple Série 5 est réellement présente. Grâce à la suspension pilotée, elle reste confortable malgré les jantes de 19 pouces et les réglages plus fermes du châssis, doté d’une double triangulation à l’avant et de bras multiples à l’arrière. Seuls quelques sons du V8 trahissent son pedigree. La M5 est une parfaite voyageuse qui s’apprécie énormément dans ces conditions, mais qui vous procure le grand frisson quand le compteur vire au rouge sous l’impulsion du mode Sport+.
Les clapets s’ouvrent, les gaz d’échappement donnent une
voix grave au V8, qui se réjouit d’hausser le ton avec de nombreuses
pétarades lors des changements de rapport. La partition musicale se fait bien
entendre derrière le volant, mais ceux qui en profitent le plus sont à
l’extérieur. Cette musique accompagne merveilleusement le travail d’orfèvre des
ingénieurs.
La voiture se montre d’une précision et d’une agilité
déconcertantes malgré son gabarit et l’absence de roue arrière directrice.
À l’approche des virages, le solide système de freinage, composé de disques
ventilés en acier (396 mm à l’avant et 381 mm à l’arrière) et d’étriers à 6
pistons à l’avant et mono-piston à l’arrière, permet des transferts de masse
rapides pour charger le train avant, qui dirige avec fermeté sans sous-virer,
permettant au train arrière de se déplacer suffisamment pour enrouler et donner
l’impression de conduire une pure propulsion. À la remise des gaz très tôt,
la transmission fait son effet et tracte avec force la M5, qui vous
catapulte entrecoupée d’à-coups, tous les 7 200 tr/min, dus à la boîte de
vitesses en mode Sport+, jusqu’au prochain virage. On recommence avec entrain. La
voiture est sûre, efficace et reste campée sur ses positions. Mais si vous
êtes taquin avec la pédale d’accélérateur, vous pouvez engendrer quelques virgules
dans le mode 4WD Sport, et si vous avez envie de prendre un plein d’adrénaline,
il suffit de passer en 2WD pour ressusciter l’essence même de la M5 :
alias la bruleuse de gomme. Dans ce mode, la conduite se veut plus engageante,
plus fine pour ne pas se faire surprendre par les 600 ch, mais la voiture reste
bluffante dans la maîtrise des mouvements malgré la masse. Au fil des
kilomètres, la confiance s’installe et le pilote découvre de nouvelles
possibilités dans un monde qui semble infini tant les limites paraissent
loin sur route ouverte.
On sent que les ingénieurs y ont mis du cœur avec un
développement réalisé sur les circuits de Miramas et du Nürburgring.
On aurait pu croire qu’en lisant la fiche technique, la BMW
M5 F90 renie ses origines, mais une fois au volant, il n’en est rien.
Confortable et dotée des dernières technologies, elle est toujours capable de
transporter cinq personnes et leurs bagages à des vitesses inavouables, avec des
performances dignes d’une Porsche 911, tout en restant amusante et
addictive à conduire sur les routes les plus exigeantes. Cette génération est
plus que jamais un véritable couteau suisse qui laisse entendre pour la
dernière fois le V8 4.4 sans artifices. La nouvelle génération de M5 vient
d’être présentée avec une motorisation hybride rechargeable et un poids en
forte hausse. Il se pourrait donc bien que la M5 F90 soit un véritable
collector et représente l’aboutissement ultime de la super berline avant le
passage à une nouvelle ère. Découvrez-la sans plus attendre dans notre
concession ou sur notre site web.