BMW M535i : la porte d'entrée d'un monde ///Merveilleux

16.01.2023

En 2022, il n’y a pas que BMW M qui a fêté son demi-siècle, il y a aussi l’une des berlines les plus connues dans le monde, la BMW Série 5. Un double anniversaire pour la marque à l’hélice qui permet de revenir sur l’une des toutes premières Série 5 à avoir porté la lettre M, la M535i.

Lancée en 1972 pour remplacer les berlines Neue Klasse, la BMW Série 5 évolue en profondeur pour devenir une référence dans sa catégorie. Son design iconique, initié par le célèbre designer français, Paul Bracq, respire la modernité et cache un châssis aux prétentions sportives. Des prétentions qui ne seront mises en valeur qu’à la fin de la carrière de la première génération, en 1980. À cette époque, BMW Motorsport vient tout juste de sortir sa première voiture portant son nom, la fabuleuse M1. Un projet fondateur pour BMW M qui osera par la suite apposer sa patte sur d’autres modèles de la marque. La première voiture à recevoir cet honneur est donc la M535i E12. Une lettre qui annonce l’association d’un châssis plus ferme avec un moteur 6 cylindres puissant. Du côté des soubassements, la magie M opère avec un pont autobloquant, des nouveaux ressorts et des amortisseurs Bilstein. Sous le capot, le pas d’une version ultra sportive n’a pas encore été franchi. Les ingénieurs reprennent seulement un moteur de la gamme supérieure, le 6 cylindres 3.5 litres de 218 ch et 310 Nm. Une première déclinaison qui a disparu des radars à cause de sa rareté. Seulement 1410 exemplaires ont été produits en Europe et la plupart ont disparu avec la rouille. 

Un jalon d’essai qui sera reconduit par les équipes de Motorsport avec la nouvelle génération E28. Présentée en 1981, cette nouvelle Série 5 reste dans la continuité de la E12, tout en introduisant de nombreuses nouveautés. Elle adopte le premier moteur diesel de BMW en 1983 et se décline en une furieuse déclinaison M en 1985. Remontons le temps, en 1984 pour découvrir la dernière étape, juste avant la création de la légendaire M5, avec la M535i E28. 

Quand une recette est bonne, pourquoi en changer ?

Les ingrédients qui ont façonné la M535i e12 sont réutilisés sur la e28. Des réglages sportifs spécifiques accompagnent le 6 cylindres 3.5 litres de 218 ch des 635 CSI. Toujours le même. Pour les liaisons au sol, le châssis sport est imposé d’office. Il propose une suspension raffermie dotée d'amortisseurs à gaz Bilstein et d'une caisse abaissée avec des ressorts M-Technic plus fermes. La section des barres anti-roulis a également été revue. Les trains roulants chaussent, à l'origine, des jantes Motorsport prévues pour les Michelin TRX en 220/55 VR 390 qui finissent de clôturer un comportement routier, sain et dynamique. L’autobloquant permet d’enrouler chaque virage avec aisance.  

Un châssis sport qui se devait d’être accompagné d’un design qui l’est tout autant. La carrosserie fleure bon les années 80. Au programme des pare-chocs spécifiques avec les antibrouillards intégrés à l’avant, et la double sortie d’échappement à l’arrière, des élargisseurs d’ailes et des bas de caisse inédits. Un petit béquet en plastique noir complète une ligne qui n’a pas vieilli. 

Dans les années 80, posséder une BMW c’est rouler dans une voiture moderne à la position de conduite parfaite. La planche de bord tournée vers le conducteur fait preuve de modernité avec une excellente finition, de nombreux équipements (ordinateur de bord, ABS, climatisation, airbag passager...) et une bonne ergonomie. Pour la touche sportive, on retrouve des sièges Recaro siglés M et un volant à trois branches qui tombe parfaitement entre les mains. La main droite s’occupe d’activer le levier de vitesses de la boîte Getrag avec grille inversée (première en bas à gauche) à la commande ferme mais précise. L’embrayage et la direction assistée se révèlent un peu lourds dans la circulation actuelle, mais au fur et à mesure que l’urbanisation laisse place à la campagne, la M535i prend tout son sens avec un comportement intuitif, précis et suffisamment joueur. Son 6 cylindres n’arrive pas au bout des limites du châssis. Avec un son grave et feutré, il permet des performances très honorables, mais ne joue pas la carte de la sportivité avec une zone rouge placée à 6000 tr/min. La M535i se présente plus comme une GT à la fois confortable et suffisamment dynamique pour lui permettre de rattraper des petites sportives sur les routes sinueuses. Une reine des Autobahnen et des départementales qui laisse sa place sur circuit à la M5, qui a façonné sa légende avec son moteur issu de la M1 et sa zone rouge à 6900 tr/min. 

Avec seulement 9483 exemplaires produits sur les deux sites de production (Allemagne et Afrique du sud) la M535i se fait rare. Il est donc difficile de trouver un bel exemplaire qui soit parfaitement suivi. N’hésitez pas à faire appel à notre expertise pour vous dénicher un magnifique exemplaire de cette légende qui a permis à la lettre ///M d’écrire ses lettres de noblesse en se démocratisant un peu plus.

Photos et texte par Donatien Le Clainche 

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