L'histoire d'une oeuvre, l'Aston Martin DBS Superlegerra

23.02.2022

DBS, trois lettres qui désignent le modèle Grand Tourisme le plus exclusif de chez Aston Martin. Ce nom est apparu pour la première fois en 1967 pour remplacer la DB6, puis est réapparu en 2007 pour remplacer la Vanquish première du nom. Sa dernière utilisation remonte à 2018, quand Aston Martin dévoile la remplaçante de la Vanquish II. On aime bien l’alternance des noms chez Aston. Signifiant David Brown Sport, ces modèles représentent chacun à leur époque, le summum du savoir-faire du constructeur de Gaydon, entre luxe et sportivité. 

Pour sa dernière itération, le nom DBS s’est vu accoler un autre nom mythique, Superleggera. C’est la désignation d’un procédé de fabrication breveté en 1937 par la carrosserie italienne Touring. Une conception faite d’un châssis tubulaire métallique recouvert de panneaux de carrosserie en alliage d’aluminium, permettant de la légèreté et des formes inédites.

Un procédé qui n’est pas étranger chez Aston Martin, puisqu’il a été utilisé pour la fabrication de modèles emblématiques, les DB4, DB5 et DB6.

La DBS Superleggera usurpe un peu son nom, puisqu’elle ne fait pas appel à un tel procédé, mais évoque plutôt son gain de poids par rapport à la DB11, dont elle est issue. Un gain de poids substantiel de 72 kg, dû essentiellement à l’utilisation massive de carbone.

D’ailleurs, il faut savoir que la marque a abandonné cette désignation pour les DBS à partir de 2022.

Puissance, Beauté et Âme

Il n’empêche que l’histoire se répète avec la création d’une œuvre d’art automobile qui marie comme nul autre, sportivité et élégance. Un style qui reste dans la grande tradition Aston Martin avec la calandre en T inversé, le toit fuyant et le long capot. Un design qui n’est pas seulement là pour déclencher un coup de cœur, il apporte des fonctions aérodynamiques. Le vent semble avoir figé les formes avec une pureté sidérante. À la manière d’un gentleman musclé habillé du dernier smoking à la mode, les appendices disgracieux sont cachés et permettent un appui de 180 kg et une vitesse de pointe de 340 km/h, 

Sous ce costume, se cache le moteur le plus puissant de l’histoire de la marque en attendant l’arrivée des plus exclusives Valkyrie et Valhalla. Elle est loin l’époque des 6 cylindres 4.0 L de 283 ch, ici place à un inédit V12 5.2 L biturbo développant 725 ch et 900 Nm de couple dès 1800 tr/mn. Dans la plus grande tradition, ce moteur est fabriqué à la main et délivre un cocktail explosif permis par une nouvelle boîte ZF à 8 rapports, de quoi donner des sueurs froides aux pneus arrière. Les performances sont dans la lignée, avec un 0 à 100 km/h en 3.4s

Une puissance qui serait inutile sans un travail sur sa maîtrise. Sur ce point, le constructeur a revu les liaisons au sol en modifiant les réglages de la suspension (-5mm) qui fait appel à une double triangulation à l’avant et à un essieu multibras à l’arrière. Les voies ont aussi été élargies (+10 mm à l’avant et +20 mm à l’arrière) pour donner de la stabilité à la DBS et choyer les férus de la conduite. Une voiture plus incisive à faire pâlir la Bentley Continental GT.

Acheter une DBS, c’est entrer dans le monde fermé des super GT proposant un écrin de luxe où il fait bon vivre pour traverser toute l’Europe. C’est aussi le monde de la fabrication artisanale chère à Aston Martin depuis ses débuts, et c’est ici que le vrai luxe se perçoit. Comme ses concepteurs aiment le dire, la DBS est un tableau et son propriétaire, le peintre. Le luxe premier, c’est la liberté de pouvoir configurer la voiture de ses rêves et avoir un objet unique. Un luxe qui se déguste aussi, en cabriolet depuis 2019.

Editions spéciales pour une voiture qui l’est tout autant

Une exclusivité qu’il est possible d’accentuer, en optant pour l’une des éditions spéciales rendant chacune un hommage particulier. La première se nomme DBS 59, et rend hommage à l’histoire de la marque en compétition et plus particulièrement, à la victoire des 24h du Mans en 1959 avec la légendaire DBR1, pilotée par Caroll Shelby et Roy Salvadori. Une seule couleur disponible, le Racing Green et seulement 24 exemplaires sont sortis des ateliers, en référence aux 24h de la course. Une édition qui ferait craquer n’importe quel passionné de l’histoire automobile. 

Que serait une Aston Martin sans ses références à James Bond ? Depuis sa sortie, ce sont déjà deux éditions spéciales dédiées. L’édition OHMSS (On Her Majesty’s Secret Service) rendant hommage aux 50 ans du sixième opus de la saga “ Au service secret de Sa Majesté ”. Plus précisément, cette édition est un clin d’œil à la DBS première du nom qui apparaissait dans le film. Elle lui reprend sa teinte “ Olive Green ”, et chacun des 50 exemplaires se pare de nouvelles jantes à l’effet diamant et d’une calandre plus traditionnelle. 

Pour ceux qui préfèrent des couleurs plus sombres, il suffit de faire un bon avant en 2020 pour l’édition 007 qui rend, ici, hommage au dernier film de la saga “ Mourir peut attendre ” où la DBS Superleggera fait son apparition. Au programme, 25 exemplaires, une teinte inédite Ceramic Grey, beaucoup de carbone et des badges 007 un peu partout.

Cap sur le monde de l’horlogerie avec l’édition spéciale Tag Heuer, limitée à 50 exemplaires. La GT se teinte du noir Monaco et est livrée avec la montre dédiée “ Tag Heuer Carrera ”. 

Pour la dernière édition, il faut lever les yeux au ciel où plutôt regarder dans les musées avec une édition rendant hommage aux 50 ans du premier vol du Concorde, qui a été réalisé ici, à Toulouse, entre les mains d’André Turcat. La DBS s’offre les couleurs de la compagnie British Airways qui exploitait l’appareil avec Air France.

La DBS multiplie les hommages et son dernier voyage en Italie est sans doute le plus évocateur de l’exclusivité de cette voiture. Les carrossiers italiens et les anglaises, c’est une histoire passionnelle et cette fois-ci, la DBS a fait étape à Milan chez Zagato. Le carrossier adore les Aston Martin et sa nouvelle création, sur la base de DBS, rend hommage aux 60 ans de collaboration. La DBS GT Zagato est une somptueuse œuvre d’art digne des années 50, produite à seulement 19 exemplaires et qui se paye le luxe d’être vendue en paire, avec les 19 reproductions de la DB4 GT Zagato Continuation. Ces deux voitures viennent célébrer les 100 ans du carrossier.

Plus qu’une voiture, la DBS est un objet d’art et de désir qui déchaîne les passions. On comprend mieux pourquoi le célèbre agent secret a jeté son dévolu sur ce fleuron de la voiture anglaise.

N’hésitez pas à nous contacter si vous cherchez une DBS Superleggera ou tout autre modèle. 

Texte et photos par Donatien Le Clainche

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