Les origines de la Porsche 911, la Porsche 356

31.03.2025

Depuis 1948, Porsche s’est forgé une image de sportivité, d’endurance et de passion. De nombreux modèles ont contribué à cette légende, notamment la mythique 911. Mais s’il y a bien une voiture qui a posé les bases de la marque et marqué son ADN, c’est la Porsche 356. Regardons dans le rétro pour mesurer l’héritage qu’elle a laissé à la marque aujourd’hui.

La naissance de Porsche

L'idée de créer une voiture de sport sur une base populaire remonte à avant la Seconde Guerre mondiale, mais ce n’est qu’après le conflit que Ferdinand Porsche et son fils Ferry reprennent leurs recherches avec différents prototypes. D’une carrosserie roadster tout en aluminium, à structure tubulaire et moteur central arrière, découlera finalement un coupé et un cabriolet, reprenant plus fidèlement la plateforme de la Coccinelle afin d’en réduire les coûts.

Le 8 juin 1948, la Porsche 356 obtient son homologation, marquant ainsi le début de l’aventure Porsche. Paradoxalement, la première Porsche n’est pas allemande mais autrichienne, puisque les premiers exemplaires sont fabriqués à Gmünd, en Autriche. Ce n’est qu’en 1950, avec l’apparition des versions en acier produites en grande série, que Porsche s’installe à Zuffenhausen, en banlieue de Stuttgart, chez Reutter, pour la fabrication des autres 356.

L’aventure Porsche est bel et bien lancée, sans que personne ne puisse encore imaginer le succès fulgurant qui attend la marque.

Les succès de la Porsche 356

La Porsche 356 hérite de nombreux éléments de la Coccinelle, notamment son architecture et son moteur flat-4 refroidi par air. Avec seulement 40 ch à ses débuts, ce bloc évoluera progressivement au fil du temps. C’est d’ailleurs ici que naît l’un des principes fondamentaux de Porsche : la perpétuelle évolution, une quête d’amélioration continue où chaque détail est affiné pour en tirer le meilleur.

Esthétiquement et mécaniquement, la 356 connaîtra de nombreuses évolutions visant à accroître sa désirabilité et ses performances sur la route. Par exemple, l’influence du marché américain donnera naissance en 1954 à une version plus dépouillée et accessible : la mythique Speedster. Son style épuré et son esprit sportif séduiront rapidement les stars d’Hollywood, à commencer par James Dean.

Avec ses lignes simples, douces et fluides, la 356 pose les bases du design Porsche, un langage esthétique qui perdure encore aujourd’hui.

La dernière évolution de la 356 apparaît en juillet 1963 avec la 356 C, disponible en trois versions, dont la 1600 SC – comme celle que nous avons à la vente. Avec son flat-4 de 95 ch, soit plus du double de la puissance initiale, elle bénéficie des dernières innovations : moteur plus coupleux, freins à disque et tenue de route améliorée. Un équilibre parfait, même si les versions sportives Carrera restent les plus prisées des puristes.

Le sport dans le sang : la Porsche 356 en compétition

Sa légèreté, sa maniabilité et sa fiabilité font de la Porsche 356 un choix naturel pour affronter des voitures bien plus puissantes et lourdes dans les compétitions du monde entier. Très vite, elle décroche les premières victoires de la marque :

-        Championnat Européen des Rallyes : victoire au général en 1953 et 1961

-        Liège-Rome-Liège : victoire au général en 1952, 1954, 1957 et 1959

-        Coupe des Alpes : victoire en 1953 et 1956

-        24 Heures du Mans : victoires de classe dès 1951 et 1952

Mais parmi toutes ces réussites, une victoire en particulier va marquer l’histoire de Porsche : celle de la Carrera Panamericana en 1952. La Porsche 356 S y triomphe dans sa catégorie, parcourant les 3 100 km en 23h18. Un exploit qui laissera une empreinte indélébile, au point de donner naissance au nom Carrera, réservé aux versions sportives de route.

Car oui, l’autre force de Porsche, c’est de faire rêver non seulement sur circuit, mais aussi sur route. Des modèles taillés pour la compétition, prêts à enflammer les plus belles routes du monde.

Dans cette quête de performance, la Porsche 356 évolue en différentes déclinaisons sportives, toutes équipées du légendaire moteur de course Fuhrmann Type 547. Une véritable prouesse technique avec ses quatre arbres à cames en tête, son double allumage, sa distribution par arbre de renvoi, ses doubles carburateurs double corps, et son bloc en alliage léger.

Ce moteur, considéré comme le premier véritable moteur Porsche, développera jusqu’à 130 ch en version 2.0L sur la 356-C Carrera 2. Une puissance qui ouvrira la voie à la nouvelle icône de la marque : la Porsche 911.

La transmission des gènes : la naissance de la Porsche 911

À la fin des années 1950, Porsche entame les travaux visant à remplacer la 356. L’objectif est clair : concevoir une voiture plus spacieuse et confortable, tout en conservant son ADN sportif. Un premier prototype voit le jour en 1959, la Type 754 T7, qui esquisse déjà les traits de la future 911 avec une configuration à quatre places.

Les recherches se poursuivent, et le 12 septembre 1963, Porsche dévoile celle que l’on nomme alors la 901. Mais un an plus tard, à la suite d’un différend avec Peugeot – qui revendique l’exclusivité des numéros à trois chiffres avec un "0" central –, la voiture est rebaptisée 911.

L’architecture retenue est celle d’un coupé 2+2, plus spacieux, équipé d’un tout nouveau moteur : un flat-6 2.0L de 130 ch, toujours refroidi par air et monté en porte-à-faux arrière.

Si les lignes rondes de la 356 laissent place à des courbes plus tendues, elles conservent cette douceur intemporelle qui deviendra la signature de Porsche. L’héritage de la 356 se retrouve jusque sous le capot, avec la Porsche 912, qui reprend le flat-4 de la 356 SC en version d’entrée de gamme.

La 356 cohabitera encore quelque temps avec sa descendante. Le dernier exemplaire, parmi les plus de 77 000 produits, est livré en avril 1966, marquant la fin d’une ère. Une retraite bien méritée pour celle qui aura transmis son savoir-faire et façonné la légende Porsche.

La Porsche 911 : le principe de l’évolution perpétuelle

Non seulement la Porsche 911 hérite de l’architecture et des lignes de la Porsche 356, mais elle adopte aussi son principe fondamental : une amélioration continue, toujours au service des performances, des technologies et du plaisir de conduite.

La première génération pose les bases de la légende, malgré des débuts timides. Dès 1965, Porsche introduit la version Targa, premier cabriolet sécuritaire du marché. En 1966, les célèbres jantes Fuchs font leur apparition, suivies par l’injection en 1968.

Notre Porsche 911 Targa 2.2 S incarne parfaitement cet esprit, en réunissant tous ces éléments qui ont contribué à la renommée du modèle dès le début.

En 1972, Porsche frappe un grand coup avec la 911 Carrera 2.7 RS qui est une véritable révolution. Ses performances sont impressionnantes pour l’époque : 210 ch, 0 à 100 km/h en 5,8 s et 245 km/h en vitesse de pointe. Son poids allégé et ses pneus arrière élargis imposent des ailes plus galbées et un aileron "ducktail", conçu pour optimiser l’appui aérodynamique. Un look radical, sublimé par des couleurs vives et des bandes décoratives affichant fièrement le nom Carrera, en hommage à une certaine 356.

Taillée pour la course, la 2.7 RS adopte un revêtement microporeux Nikasil, emprunté à la Porsche 917, pour augmenter sa cylindrée. D’ailleurs, 55 exemplaires seront prélevés des chaînes de production pour donner naissance aux monstrueuses 911 RSR, véritables terreurs des circuits.

Peu à peu, l’image de la Porsche 911 se façonne : une voiture à la pointe de la performance, fonctionnelle et utilisable en toutes circonstances. Une philosophie qui traversera les générations.

La deuxième génération, qui aurait dû être la dernière, va définitivement ancrer cette image avec des modèles emblématiques : la 911 Turbo en 1974 (dont l’histoire complète est à découvrir ici), la première version cabriolet en 1983, ou encore le somptueux Speedster en 1989.

La Porsche 911 : une évolution constante au service de l’innovation

La Porsche 911 ne cesse d’évoluer et d’intégrer de nouvelles technologies. Parmi les innovations marquantes, on retrouve la ceinture de sécurité à trois points et les sièges avec appuie-tête intégrés, toujours présents aujourd’hui.

Avec la génération 964, l’électronique fait une percée fulgurante : aileron rétractable, ABS, direction assistée, boîte automatique Tiptronic et airbag (introduit en 1992). Les quatre roues motrices apportent une polyvalence à toute épreuve, illustrant parfaitement les mots de Ferry Porsche :

“ La 911 est la seule voiture permettant d’aller d'un safari africain jusqu’au Mans, puis au théâtre et, enfin, dans les rues de New York. ”

En 1993, la Porsche 911 Type 993 prépare une métamorphose, avec un design modernisé et de nouvelles solutions techniques que nous avons détaillées dans notre essai de la Porsche 911 Carrera 2. Cette génération marque aussi l’introduction des quatre roues motrices et du double turbo sur la 911 Turbo, qui dépasse désormais 400 ch (408 ch exactement). En 1995, la 911 GT2 fascine les passionnés et renforce le lien entre sport automobile et sportive de route.

La cinquième génération marque un tournant : un design repensé pour optimiser les coûts, des technologies avancées, un habitacle pensé pour plus de polyvalence et de facilité d’utilisation, et surtout une nette hausse des performances avec le refroidissement à eau et les quatre soupapes par cylindre.

C’est aussi l’arrivée des versions extrêmes destinées aux pilotes avertis : les 911 GT3 et GT3 RS, qui revendiquent fièrement l’héritage de la Carrera 2.7 RS et de la compétition automobile.

En 2004, la Porsche 911 Type 997 renoue avec les fondamentaux du design originel et pose les bases de la 911 moderne. De nouvelles avancées technologiques apparaissent, comme le turbo à géométrie variable, l’injection directe et la boîte à double embrayage PDK, directement issue de la compétition. Avec 24 variantes disponibles au catalogue, il y a une 911 pour chaque passionné et chaque rêve.

En 2011, la génération 991 franchit un cap en matière de confort et de technologie, tout en étant la dernière à proposer un moteur atmosphérique sur l’ensemble de la gamme hors Turbo. La phase 2 adopte un moteur Flat-6 3.0L turbo pour la gamme classique, tandis que l’atmosphérique reste réservé aux GT3 et GT3 RS. Comme chaque génération, elle accueille son lot de versions spéciales, rendant hommage au passé avec les très désirables 911 R et 911 Speedster.

Enfin, la 911 célèbre les clubs Porsche du monde entier, qui ont contribué à façonner son image, avec la très exclusive Porsche 911 Club Coupé. Nous avons d’ailleurs le privilège de proposer le seul exemplaire français de cette série limitée (découvrez son histoire ici).

En 2018, la Porsche 911 entre dans sa huitième génération, tandis que sa boite PDK obtient un huitième rapport. Les séries spéciales se multiplient, rendant hommage au passé : 911 Sport Classic, 911 Dakar, ou encore la 911 GT3 RS aux teintes contrastantes et audacieuses. Les technologies de sécurité actives se font plus nombreuses, mais l’esprit intemporel de la 911 reste intact.

Nous défions quiconque de démarrer le Flat-Six, au son si caractéristique, avec la clé à gauche, sans esquisser un sourire. C’est une recette magique, qui traverse les âges et continue de faire rêver des générations entières.

Comme le disait si bien Walter Röhrl, légende du rallye et pilote d’exception :

“ Ce qui me fascine, c’est que chaque nouvelle génération de la 911 soit supérieure à la précédente. On ne sait jamais où et quand des limites seront atteintes. ”

La Porsche 911 : une compétitrice née, à l’image de sa sœur

Évidemment, la Porsche 911 s’est illustrée en compétition, contribuant à de nombreuses victoires mythiques pour la marque à travers le monde. Son nom est indissociable de la course automobile.

Elle prend la relève de la 356 dans de nombreux rallyes, notamment au Rallye de Monte-Carlo, qu’elle remporte en 1968, 1969, 1970 et 1978. Elle brille également au Tour de Corse, avec des victoires en 1969 et 1980.

Sur circuit, les Porsche 935, dérivées de la 911, enchaînent les victoires entre 1976 et 1981, dont sept succès dans des courses de 24 heures, prouvant une fois de plus l’incroyable endurance du modèle.

Mais la 911 ne se limite pas à l’asphalte : elle s’impose aussi en rallye-raid, avec une victoire surprise au Paris-Dakar en 1984, puis en 1986, cette fois sous la forme de la légendaire Porsche 959.

Les années 1990 voient naître les Carrera Cup et Supercup, véritables terrains de jeu pour les pilotes professionnels, qui continuent encore aujourd’hui à se battre au volant des différentes générations de 911. Porsche entretient d’ailleurs cet héritage avec ses versions les plus sportives.

Enfin, au Mans, la Porsche 911 GT1 signe un doublé historique en 1998, l’année des 50 ans de la marque. Une victoire symbolique, scellant définitivement la légende de la 911 en compétition.

Une transmission familiale

Au fil de ces lignes, il semble évident que la Porsche 356 a marqué à jamais l’histoire de Porsche, en posant des fondations précieuses : fiabilité, évolution continue et passion pour le sport automobile.

Des bases solides que Porsche a su exploiter pour bâtir une histoire d’une rare continuité. Contrairement à d’autres marques qui n’ont cessé de se réinventer, Porsche a rapidement instauré une lignée cohérente, ponctuée de nombreux clins d’œil à son passé. Les passionnés du monde entier s’approprient cette histoire, comme chaque modèle de la gamme.

La Porsche 911 a hérité de ces fondamentaux et les a portés à un autre niveau. Et si aujourd’hui on dit que la 911 dicte l’ensemble de la gamme, il est tout aussi vrai que la 356 continue d’influencer les Porsche Cayenne, Panamera, Macan et 718 Cayman.

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