Depuis 1948, Porsche s’est forgé une image de sportivité,
d’endurance et de passion. De nombreux modèles ont contribué à cette légende,
notamment la mythique 911. Mais s’il y a bien une voiture qui a posé les bases
de la marque et marqué son ADN, c’est la Porsche 356. Regardons dans le rétro
pour mesurer l’héritage qu’elle a laissé à la marque aujourd’hui.
L'idée de créer une voiture de sport sur une base populaire
remonte à avant la Seconde Guerre mondiale, mais ce n’est qu’après le conflit
que Ferdinand Porsche et son fils Ferry reprennent leurs recherches avec
différents prototypes. D’une carrosserie roadster tout en aluminium, à
structure tubulaire et moteur central arrière, découlera finalement un coupé et
un cabriolet, reprenant plus fidèlement la plateforme de la Coccinelle afin
d’en réduire les coûts.
Le 8 juin 1948, la Porsche 356 obtient son
homologation, marquant ainsi le début de l’aventure Porsche. Paradoxalement, la
première Porsche n’est pas allemande mais autrichienne, puisque les premiers
exemplaires sont fabriqués à Gmünd, en Autriche. Ce n’est qu’en 1950, avec
l’apparition des versions en acier produites en grande série, que Porsche
s’installe à Zuffenhausen, en banlieue de Stuttgart, chez Reutter, pour
la fabrication des autres 356.
L’aventure Porsche est bel et bien lancée, sans que personne
ne puisse encore imaginer le succès fulgurant qui attend la marque.
La Porsche 356 hérite de nombreux éléments de la Coccinelle,
notamment son architecture et son moteur flat-4 refroidi par air. Avec
seulement 40 ch à ses débuts, ce bloc évoluera progressivement au fil du temps.
C’est d’ailleurs ici que naît l’un des principes fondamentaux de Porsche : la
perpétuelle évolution, une quête d’amélioration continue où chaque détail
est affiné pour en tirer le meilleur.
Esthétiquement et mécaniquement, la 356 connaîtra de
nombreuses évolutions visant à accroître sa désirabilité et ses performances
sur la route. Par exemple, l’influence du marché américain donnera naissance en
1954 à une version plus dépouillée et accessible : la mythique Speedster.
Son style épuré et son esprit sportif séduiront rapidement les stars
d’Hollywood, à commencer par James Dean.
Avec ses lignes simples, douces et fluides, la 356 pose les
bases du design Porsche, un langage esthétique qui perdure encore aujourd’hui.
La dernière évolution de la 356 apparaît en juillet 1963
avec la 356 C, disponible en trois versions, dont la 1600 SC – comme
celle que nous avons à la vente. Avec son flat-4 de 95 ch, soit plus du double
de la puissance initiale, elle bénéficie des dernières innovations : moteur
plus coupleux, freins à disque et tenue de route améliorée. Un équilibre
parfait, même si les versions sportives Carrera restent les plus prisées des
puristes.
Sa légèreté, sa maniabilité et sa fiabilité font de la
Porsche 356 un choix naturel pour affronter des voitures bien plus puissantes
et lourdes dans les compétitions du monde entier. Très vite, elle décroche
les premières victoires de la marque :
- Championnat Européen des Rallyes :
victoire au général en 1953 et 1961
- Liège-Rome-Liège : victoire au général en
1952, 1954, 1957 et 1959
- Coupe des Alpes : victoire en 1953 et
1956
- 24 Heures du Mans : victoires de classe
dès 1951 et 1952
Mais parmi toutes ces réussites, une victoire en particulier
va marquer l’histoire de Porsche : celle de la Carrera Panamericana en 1952. La
Porsche 356 S y triomphe dans sa catégorie, parcourant les 3 100 km en 23h18.
Un exploit qui laissera une empreinte indélébile, au point de donner naissance
au nom Carrera, réservé aux versions sportives de route.
Car oui, l’autre force de Porsche, c’est de faire rêver non
seulement sur circuit, mais aussi sur route. Des modèles taillés pour la
compétition, prêts à enflammer les plus belles routes du monde.
Dans cette quête de performance, la Porsche 356 évolue en
différentes déclinaisons sportives, toutes équipées du légendaire moteur de
course Fuhrmann Type 547. Une véritable prouesse technique avec ses quatre
arbres à cames en tête, son double allumage, sa distribution par
arbre de renvoi, ses doubles carburateurs double corps, et son bloc
en alliage léger.
Ce moteur, considéré comme le premier véritable moteur
Porsche, développera jusqu’à 130 ch en version 2.0L sur la 356-C Carrera
2. Une puissance qui ouvrira la voie à la nouvelle icône de la marque : la Porsche
911.
À la fin des années 1950, Porsche entame les travaux visant
à remplacer la 356. L’objectif est clair : concevoir une voiture plus spacieuse
et confortable, tout en conservant son ADN sportif. Un premier prototype voit
le jour en 1959, la Type 754 T7, qui esquisse déjà les traits de la
future 911 avec une configuration à quatre places.
Les recherches se poursuivent, et le 12 septembre 1963,
Porsche dévoile celle que l’on nomme alors la 901. Mais un an plus tard,
à la suite d’un différend avec Peugeot – qui revendique l’exclusivité des
numéros à trois chiffres avec un "0" central –, la voiture est
rebaptisée 911.
L’architecture retenue est celle d’un coupé 2+2, plus
spacieux, équipé d’un tout nouveau moteur : un flat-6 2.0L de 130 ch,
toujours refroidi par air et monté en porte-à-faux arrière.
Si les lignes rondes de la 356 laissent place à des courbes
plus tendues, elles conservent cette douceur intemporelle qui deviendra la
signature de Porsche. L’héritage de la 356 se retrouve jusque sous le capot,
avec la Porsche 912, qui reprend le flat-4 de la 356 SC en
version d’entrée de gamme.
La 356 cohabitera encore quelque temps avec sa descendante.
Le dernier exemplaire, parmi les plus de 77 000 produits, est livré en
avril 1966, marquant la fin d’une ère. Une retraite bien méritée pour celle qui
aura transmis son savoir-faire et façonné la légende Porsche.
Non seulement la Porsche 911 hérite de l’architecture
et des lignes de la Porsche 356, mais elle adopte aussi son principe
fondamental : une amélioration continue, toujours au service des performances,
des technologies et du plaisir de conduite.
La première génération pose les bases de la légende, malgré
des débuts timides. Dès 1965, Porsche introduit la version Targa,
premier cabriolet sécuritaire du marché. En 1966, les célèbres jantes Fuchs
font leur apparition, suivies par l’injection en 1968.
Notre Porsche 911 Targa 2.2 S incarne parfaitement
cet esprit, en réunissant tous ces éléments qui ont contribué à la renommée du
modèle dès le début.
En 1972, Porsche frappe un grand coup avec la 911 Carrera
2.7 RS qui est une véritable révolution. Ses performances sont
impressionnantes pour l’époque : 210 ch, 0 à 100 km/h en 5,8 s et 245 km/h
en vitesse de pointe. Son poids allégé et ses pneus arrière élargis
imposent des ailes plus galbées et un aileron "ducktail",
conçu pour optimiser l’appui aérodynamique. Un look radical, sublimé par des
couleurs vives et des bandes décoratives affichant fièrement le nom Carrera,
en hommage à une certaine 356.
Taillée pour la course, la 2.7 RS adopte un
revêtement microporeux Nikasil, emprunté à la Porsche 917, pour
augmenter sa cylindrée. D’ailleurs, 55 exemplaires seront prélevés des
chaînes de production pour donner naissance aux monstrueuses 911 RSR,
véritables terreurs des circuits.
Peu à peu, l’image de la Porsche 911 se façonne : une
voiture à la pointe de la performance, fonctionnelle et utilisable en toutes
circonstances. Une philosophie qui traversera les générations.
La deuxième génération, qui aurait dû être la
dernière, va définitivement ancrer cette image avec des modèles emblématiques :
la 911 Turbo en 1974 (dont l’histoire complète est à découvrir ici), la première
version cabriolet en 1983, ou encore le somptueux Speedster en 1989.
La Porsche 911 ne cesse d’évoluer et d’intégrer de
nouvelles technologies. Parmi les innovations marquantes, on retrouve la ceinture
de sécurité à trois points et les sièges avec appuie-tête intégrés,
toujours présents aujourd’hui.
Avec la génération 964, l’électronique fait une
percée fulgurante : aileron rétractable, ABS, direction assistée, boîte
automatique Tiptronic et airbag (introduit en 1992). Les quatre roues
motrices apportent une polyvalence à toute épreuve, illustrant parfaitement
les mots de Ferry Porsche :
“ La 911 est la seule voiture permettant d’aller d'un
safari africain jusqu’au Mans, puis au théâtre et, enfin, dans les rues de New
York. ”
En 1993, la Porsche 911 Type 993 prépare une
métamorphose, avec un design modernisé et de nouvelles solutions techniques que
nous avons détaillées dans notre essai de la Porsche 911 Carrera 2.
Cette génération marque aussi l’introduction des quatre roues motrices
et du double turbo sur la 911 Turbo, qui dépasse désormais 400
ch (408 ch exactement). En 1995, la 911 GT2 fascine les
passionnés et renforce le lien entre sport automobile et sportive de route.
La cinquième génération marque un tournant : un
design repensé pour optimiser les coûts, des technologies avancées, un
habitacle pensé pour plus de polyvalence et de facilité d’utilisation, et
surtout une nette hausse des performances avec le refroidissement à eau
et les quatre soupapes par cylindre.
C’est aussi l’arrivée des versions extrêmes destinées aux
pilotes avertis : les 911 GT3 et GT3 RS, qui revendiquent fièrement
l’héritage de la Carrera 2.7 RS et de la compétition automobile.
En 2004, la Porsche 911 Type 997 renoue avec
les fondamentaux du design originel et pose les bases de la 911 moderne.
De nouvelles avancées technologiques apparaissent, comme le turbo à
géométrie variable, l’injection directe et la boîte à double
embrayage PDK, directement issue de la compétition. Avec 24 variantes
disponibles au catalogue, il y a une 911 pour chaque passionné et chaque
rêve.
En 2011, la génération 991 franchit un cap en
matière de confort et de technologie, tout en étant la dernière à proposer un
moteur atmosphérique sur l’ensemble de la gamme hors Turbo. La phase
2 adopte un moteur Flat-6 3.0L turbo pour la gamme classique, tandis
que l’atmosphérique reste réservé aux GT3 et GT3 RS. Comme chaque
génération, elle accueille son lot de versions spéciales, rendant hommage au
passé avec les très désirables 911 R et 911 Speedster.
Enfin, la 911 célèbre les clubs Porsche du monde entier,
qui ont contribué à façonner son image, avec la très exclusive Porsche 911
Club Coupé. Nous avons d’ailleurs le privilège de proposer le seul
exemplaire français de cette série limitée (découvrez son histoire ici).
En 2018, la Porsche 911 entre dans sa huitième
génération, tandis que sa boite PDK obtient un huitième rapport. Les
séries spéciales se multiplient, rendant hommage au passé : 911 Sport
Classic, 911 Dakar, ou encore la 911 GT3 RS aux teintes
contrastantes et audacieuses. Les technologies de sécurité actives se
font plus nombreuses, mais l’esprit intemporel de la 911 reste intact.
Nous défions quiconque de démarrer le Flat-Six, au
son si caractéristique, avec la clé à gauche, sans esquisser un
sourire. C’est une recette magique, qui traverse les âges et
continue de faire rêver des générations entières.
Comme le disait si bien Walter Röhrl, légende du
rallye et pilote d’exception :
“ Ce qui me fascine, c’est que chaque nouvelle génération
de la 911 soit supérieure à la précédente. On ne sait jamais où et quand des
limites seront atteintes. ”
Évidemment, la Porsche 911 s’est illustrée en
compétition, contribuant à de nombreuses victoires mythiques pour la
marque à travers le monde. Son nom est indissociable de la course
automobile.
Elle prend la relève de la 356 dans de nombreux
rallyes, notamment au Rallye de Monte-Carlo, qu’elle remporte en 1968,
1969, 1970 et 1978. Elle brille également au Tour de Corse, avec des
victoires en 1969 et 1980.
Sur circuit, les Porsche 935, dérivées de la 911, enchaînent
les victoires entre 1976 et 1981, dont sept succès dans des
courses de 24 heures, prouvant une fois de plus l’incroyable endurance
du modèle.
Mais la 911 ne se limite pas à l’asphalte : elle
s’impose aussi en rallye-raid, avec une victoire surprise au
Paris-Dakar en 1984, puis en 1986, cette fois sous la forme de la
légendaire Porsche 959.
Les années 1990 voient naître les Carrera Cup et Supercup,
véritables terrains de jeu pour les pilotes professionnels, qui continuent
encore aujourd’hui à se battre au volant des différentes générations de 911.
Porsche entretient d’ailleurs cet héritage avec ses versions les plus
sportives.
Enfin, au Mans, la Porsche 911 GT1 signe un doublé
historique en 1998, l’année des 50 ans de la marque. Une victoire
symbolique, scellant définitivement la légende de la 911 en compétition.
Au fil de ces lignes, il semble évident que la Porsche
356 a marqué à jamais l’histoire de Porsche, en posant des fondations
précieuses : fiabilité, évolution continue et passion pour le sport
automobile.
Des bases solides que Porsche a su exploiter pour bâtir une
histoire d’une rare continuité. Contrairement à d’autres marques qui
n’ont cessé de se réinventer, Porsche a rapidement instauré une lignée
cohérente, ponctuée de nombreux clins d’œil à son passé. Les
passionnés du monde entier s’approprient cette histoire, comme chaque
modèle de la gamme.
La Porsche 911 a hérité de ces fondamentaux et les a
portés à un autre niveau. Et si aujourd’hui on dit que la 911 dicte
l’ensemble de la gamme, il est tout aussi vrai que la 356 continue
d’influencer les Porsche Cayenne, Panamera, Macan et 718 Cayman.
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