Passionné par le sport automobile, Guillaume Lopez ne
se destinait pas forcément à une carrière de dessinateur mais, comme souvent
dans sa vie, ce sont le destin et la persévérance qui lui ont
ouvert les bonnes portes, jusqu’à lui permettre aujourd’hui d’illustrer les
plus grandes histoires automobiles et les compétitions les plus mythiques.
Découvrez dans notre écrin d’exception quelques-unes de
ses œuvres, et à travers ces lignes, le parcours d’un artiste dont chaque
trait est guidé par la passion.
Guillaume grandit dans une famille où l’on n’était pas
vraiment passionné par l’automobile. C’est à travers les romans de Michel
Vaillant qu’il nourrit en secret cette flamme, rêvant, lui aussi, de
devenir pilote.
Comme son héros de bande dessinée, il se lance à 18 ans dans
l’aventure en intégrant l’école ELF Winfield de Magny-Cours. Débutant
relativement tard, sans le bagage classique de longues années de karting, il
mise tout sur son instinct, qui le mènera pourtant jusqu’à la finale
du Volant Marlboro, aux côtés de Jean Alesi et d'autres futurs grands noms.
L’enthousiasme débordant et le manque d’expérience auront
raison de ses ambitions de pilote.
Il ne deviendra pas Michel Vaillant... il dessinera ses histoires sur le
circuit.
Sur son temps libre, Guillaume Lopez noircit des feuilles de
croquis. Il dessine sans relâche les voitures qui le font rêver. Peu à peu,
l’idée d’en faire son métier prend forme, au point de le pousser à un pari un
peu fou : partir pour Bruxelles, portfolio sous le bras, afin de montrer ses
dessins au rédacteur en chef de Spirou Magazine. Un choix loin
d’être anodin — le magazine publiait alors des planches de Michel Vaillant.
Le rendez-vous se passe bien. Le rédacteur, sensible à sa
passion et à son coup de crayon, l’encourage à revenir autant qu’il le souhaite
pour perfectionner son style.
À force de travail, de persévérance et d’audace, Guillaume
touche bientôt du doigt son premier rêve : rencontrer Jean Graton, le
créateur de Michel Vaillant, quelques mois après son arrivée à la
rédaction. Le maître le pousse à persévérer, lui suggère de revenir dans un an.
L’équipe est au complet, il n’y a pas de place. Pas encore. Mais le destin a
ses propres plans.
En 1983, Clovis, le dessinateur attitré des voitures dans les aventures du
célèbre pilote, quitte l’équipe. Jean Graton pense immédiatement à ce jeune
dessinateur passionné et talentueux... et lui propose de prendre la relève.
Trois jours plus tard, Guillaume entre dans le rêve de
toute une vie. Il rejoint l’univers Michel Vaillant, où il exercera pendant
plus de 20 ans. Jean Graton l’accueille, le forme, et lui transmet l’exigence,
la rigueur et la passion du détail qui ont fait la légende de la série.
À l’époque, la création d’un album Michel Vaillant
reposait sur une chaîne bien rodée, divisée en trois étapes :
→ Jean Graton imaginait le scénario et dessinait tous les
personnages,
→ Guillaume Lopez se chargeait des voitures et de tous les
éléments mécaniques,
→ Les décors étaient réalisés par un troisième dessinateur.
En devenant le protégé de Graton, Guillaume affine son art, avec une obsession : donner du mouvement à ce qui est immobile. Rendre une image figée aussi vibrante et expressive qu’une séquence de film.
Son style s’inspire de ses “ maîtres ” croisés à la rédaction de Spirou, comme Dany (Daluc), Édouard Aidans ou encore Hermann Huppen.
À ses débuts, les dessins étaient réalisés à l’encre de Chine, et les
scènes prenaient vie à partir de modèles photographiques pour renforcer le
réalisme, mais chez Lopez, le trait n’est jamais figé. Sa technique s’éloigne
volontairement de l’hyperréalisme pour conserver l’émotion propre à
l’illustration, tout en jouant sur la finesse des détails et la précision
des lignes. Résultat : des scènes saisissantes, où l’on croit entendre le
crissement des pneus ou sentir l’odeur d’asphalte chauffé. Le lecteur
devient pilote, le dessin devient un instant capturé. C’est là toute la
signature de son style.
Aujourd’hui, l’artiste a rangé ses pinceaux traditionnels au
profit d’outils numériques, mais le processus reste fidèle à l’esprit
d’atelier. Tout commence par une photo d’inspiration, puis un croquis au crayon
sur papier. Vient ensuite la numérisation, et le travail de colorisation
digital, plus souple, permettant retouches et ajustements sans altérer la
précision du trait.
Quant au reste... on vous laisse l’imaginer. Car la magie
de l’art réside aussi dans les secrets bien gardés.
Très vite, Guillaume se fait repérer par les plus grands
noms de l’automobile pour réaliser des illustrations destinées à des
campagnes publicitaires ou à des supports de communication. BMW, le Trophée
Andros, le Super Tourisme... autant de collaborations prestigieuses qui
confirment son talent.
En 2003, une réorganisation au sein de l’équipe Michel
Vaillant le pousse à quitter l’aventure. Il décide alors de se consacrer
pleinement à son activité indépendante, avec la même passion et la même
précision.
Il signe de nombreuses affiches de course, parmi lesquelles
celles du Classic Festival de Nogaro – dont nous sommes partenaires
depuis la première édition (lire l’article).
Son coup de crayon séduit aussi la presse spécialisée, pour laquelle il réalise
plusieurs pages, ainsi que des marques emblématiques telles que TotalEnergies,
notamment dans le cadre des 24 Heures du Mans.
Plus récemment, Guillaume s’est orienté vers des œuvres
sur mesure, inspirées des grandes heures de l’automobile, des séries TV et
du cinéma. Ces créations uniques, imprimées sur plexiglas, figent dans le temps
les lignes d’une voiture mythique ou l’intensité d’un moment de légende. Une
autre manière de rendre l’émotion éternelle.
Quel aboutissement pour Guillaume que de pouvoir collaborer
avec l’un des plus grands pilotes de l’histoire des 24 Heures du Mans.
Une fois encore, tout commence par une rencontre, lors des Classic
Days, avec Monsieur Le Mans en personne. Le courant passe
immédiatement : le charisme discret, l’élégance naturelle et les grandes
qualités humaines de Jacky Ickx résonnent parfaitement avec la sensibilité
artistique de Guillaume. De cette connexion naît une série de tableaux
hommage retraçant les moments forts d’une carrière légendaire.
On y retrouve des épisodes mémorables comme sa lutte
mythique aux 24 Heures du Mans 1969, au volant de sa Ford GT40,
face à la Porsche 908 de Larrousse et Hermann. Ou encore sa remontée
exceptionnelle en 1977, partant de la 41e place pour décrocher la
victoire au volant de la Porsche 936.
Guillaume choisit de mettre en lumière les petites
histoires dans la grande, ces instants d’humanité, d’adrénaline et de défi.
Parmi elles, une autre scène culte : la victoire d’Ari Vatanen au
Paris-Dakar 1989, gagnée sur un pari lancé avec une pièce de 10 francs.
Guillaume Lopez, c’est l’histoire d’un passionné, qui rêvait
de devenir pilote mais qui a finalement sublimé ces héros du bitume à travers
son trait et ses rencontres inoubliables.
Découvrez dans notre écrin certaines de ses créations,
toutes signées et certifiées. Des pièces en séries limitées et
numérotées, parfaites pour offrir ou habiller un intérieur ou un garage avec l’âme
d’une légende.
Et pour prolonger le voyage, n’hésitez pas à visiter son
site internet et explorer d’autres réalisations.