Exposition Guillaume Lopez : l'art en mouvement

01.09.2025

Passionné par le sport automobile, Guillaume Lopez ne se destinait pas forcément à une carrière de dessinateur mais, comme souvent dans sa vie, ce sont le destin et la persévérance qui lui ont ouvert les bonnes portes, jusqu’à lui permettre aujourd’hui d’illustrer les plus grandes histoires automobiles et les compétitions les plus mythiques.

Découvrez dans notre écrin d’exception quelques-unes de ses œuvres, et à travers ces lignes, le parcours d’un artiste dont chaque trait est guidé par la passion.

La naissance d’une passion

Guillaume grandit dans une famille où l’on n’était pas vraiment passionné par l’automobile. C’est à travers les romans de Michel Vaillant qu’il nourrit en secret cette flamme, rêvant, lui aussi, de devenir pilote.

Comme son héros de bande dessinée, il se lance à 18 ans dans l’aventure en intégrant l’école ELF Winfield de Magny-Cours. Débutant relativement tard, sans le bagage classique de longues années de karting, il mise tout sur son instinct, qui le mènera pourtant jusqu’à la finale du Volant Marlboro, aux côtés de Jean Alesi et d'autres futurs grands noms.

L’enthousiasme débordant et le manque d’expérience auront raison de ses ambitions de pilote.
Il ne deviendra pas Michel Vaillant... il dessinera ses histoires sur le circuit.

Les débuts chez Michel Vaillant

Sur son temps libre, Guillaume Lopez noircit des feuilles de croquis. Il dessine sans relâche les voitures qui le font rêver. Peu à peu, l’idée d’en faire son métier prend forme, au point de le pousser à un pari un peu fou : partir pour Bruxelles, portfolio sous le bras, afin de montrer ses dessins au rédacteur en chef de Spirou Magazine. Un choix loin d’être anodin — le magazine publiait alors des planches de Michel Vaillant.

Le rendez-vous se passe bien. Le rédacteur, sensible à sa passion et à son coup de crayon, l’encourage à revenir autant qu’il le souhaite pour perfectionner son style.

À force de travail, de persévérance et d’audace, Guillaume touche bientôt du doigt son premier rêve : rencontrer Jean Graton, le créateur de Michel Vaillant, quelques mois après son arrivée à la rédaction. Le maître le pousse à persévérer, lui suggère de revenir dans un an. L’équipe est au complet, il n’y a pas de place. Pas encore. Mais le destin a ses propres plans.


En 1983, Clovis, le dessinateur attitré des voitures dans les aventures du célèbre pilote, quitte l’équipe. Jean Graton pense immédiatement à ce jeune dessinateur passionné et talentueux... et lui propose de prendre la relève.

 

Trois jours plus tard, Guillaume entre dans le rêve de toute une vie. Il rejoint l’univers Michel Vaillant, où il exercera pendant plus de 20 ans. Jean Graton l’accueille, le forme, et lui transmet l’exigence, la rigueur et la passion du détail qui ont fait la légende de la série.

La technique artistique : le mouvement à l’arrêt

À l’époque, la création d’un album Michel Vaillant reposait sur une chaîne bien rodée, divisée en trois étapes :

→  Jean Graton imaginait le scénario et dessinait tous les personnages,

→  Guillaume Lopez se chargeait des voitures et de tous les éléments mécaniques,

→  Les décors étaient réalisés par un troisième dessinateur.

En devenant le protégé de Graton, Guillaume affine son art, avec une obsession : donner du mouvement à ce qui est immobile. Rendre une image figée aussi vibrante et expressive qu’une séquence de film.

Son style s’inspire de ses “ maîtres ” croisés à la rédaction de Spirou, comme Dany (Daluc), Édouard Aidans ou encore Hermann Huppen.

À ses débuts, les dessins étaient réalisés à l’encre de Chine, et les scènes prenaient vie à partir de modèles photographiques pour renforcer le réalisme, mais chez Lopez, le trait n’est jamais figé. Sa technique s’éloigne volontairement de l’hyperréalisme pour conserver l’émotion propre à l’illustration, tout en jouant sur la finesse des détails et la précision des lignes. Résultat : des scènes saisissantes, où l’on croit entendre le crissement des pneus ou sentir l’odeur d’asphalte chauffé. Le lecteur devient pilote, le dessin devient un instant capturé. C’est là toute la signature de son style.

Aujourd’hui, l’artiste a rangé ses pinceaux traditionnels au profit d’outils numériques, mais le processus reste fidèle à l’esprit d’atelier. Tout commence par une photo d’inspiration, puis un croquis au crayon sur papier. Vient ensuite la numérisation, et le travail de colorisation digital, plus souple, permettant retouches et ajustements sans altérer la précision du trait.

Quant au reste... on vous laisse l’imaginer. Car la magie de l’art réside aussi dans les secrets bien gardés.

Une carrière indépendante

Très vite, Guillaume se fait repérer par les plus grands noms de l’automobile pour réaliser des illustrations destinées à des campagnes publicitaires ou à des supports de communication. BMW, le Trophée Andros, le Super Tourisme... autant de collaborations prestigieuses qui confirment son talent.

En 2003, une réorganisation au sein de l’équipe Michel Vaillant le pousse à quitter l’aventure. Il décide alors de se consacrer pleinement à son activité indépendante, avec la même passion et la même précision.

Il signe de nombreuses affiches de course, parmi lesquelles celles du Classic Festival de Nogaro – dont nous sommes partenaires depuis la première édition (lire l’article).
Son coup de crayon séduit aussi la presse spécialisée, pour laquelle il réalise plusieurs pages, ainsi que des marques emblématiques telles que TotalEnergies, notamment dans le cadre des 24 Heures du Mans.

Plus récemment, Guillaume s’est orienté vers des œuvres sur mesure, inspirées des grandes heures de l’automobile, des séries TV et du cinéma. Ces créations uniques, imprimées sur plexiglas, figent dans le temps les lignes d’une voiture mythique ou l’intensité d’un moment de légende. Une autre manière de rendre l’émotion éternelle.

Une collaboration avec Jacky Ickx

Quel aboutissement pour Guillaume que de pouvoir collaborer avec l’un des plus grands pilotes de l’histoire des 24 Heures du Mans.

Une fois encore, tout commence par une rencontre, lors des Classic Days, avec Monsieur Le Mans en personne. Le courant passe immédiatement : le charisme discret, l’élégance naturelle et les grandes qualités humaines de Jacky Ickx résonnent parfaitement avec la sensibilité artistique de Guillaume. De cette connexion naît une série de tableaux hommage retraçant les moments forts d’une carrière légendaire.

On y retrouve des épisodes mémorables comme sa lutte mythique aux 24 Heures du Mans 1969, au volant de sa Ford GT40, face à la Porsche 908 de Larrousse et Hermann. Ou encore sa remontée exceptionnelle en 1977, partant de la 41e place pour décrocher la victoire au volant de la Porsche 936.

Guillaume choisit de mettre en lumière les petites histoires dans la grande, ces instants d’humanité, d’adrénaline et de défi. Parmi elles, une autre scène culte : la victoire d’Ari Vatanen au Paris-Dakar 1989, gagnée sur un pari lancé avec une pièce de 10 francs.

Guillaume Lopez, c’est l’histoire d’un passionné, qui rêvait de devenir pilote mais qui a finalement sublimé ces héros du bitume à travers son trait et ses rencontres inoubliables.

Découvrez dans notre écrin certaines de ses créations, toutes signées et certifiées. Des pièces en séries limitées et numérotées, parfaites pour offrir ou habiller un intérieur ou un garage avec l’âme d’une légende.

Et pour prolonger le voyage, n’hésitez pas à visiter son site internet et explorer d’autres réalisations.

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